La start-up bordelaise Blue Shark Power System s’est introduite sur Euronex Access fin novembre, mais pas pour lever des fonds... Elle dispose d'un modèle original afin de conquérir le marché de l’hydrolien.
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Monter des projets hydroliens comme des films, c’est l’idée de Philippe Rebboah, le président fondateur de Blue Shark Power System. Normal, avant de se lancer dans l’aventure des énergies renouvelables houlomotrices, il produisait des films et des dessins animés! Chaque projet était différent. Et il fallait un montage financier spécifique à chaque fois.
Pour les projets hydroliens que sa start-up a déjà signés à Djibouti ou en Grèce, Philippe Rebboah veut faire pareil. Mais pour cela, il avait besoin d'exister sur les marchés financiers. Le 28 novembre, il a donc inscrit sa start-up fondée en 2013 à Bordeaux sur Euronext Access. Pas pour y lever des fonds, donc, mais pour se faire un nom. "Etre sur Euronext nous donne de la visibilité et va nous permettre de lever des green bonds en France pour des projets", précise le cinéaste converti aux énergies durables.
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Un ancien producteur de cinéma
Contrairement aux trois autres mousquetaires français de l’hydrolien - Guinard Energies, Hydroquest et Sabella -, Blue Shark n’a pas rejoint le Syndicat des énergies renouvelables, ni cherché à participer aux projets pilotes français lancés en 2014. "L’appel d’offres de l’AMI (appel à manifestation d’intérêts, ndlr) était truqué", estime Philippe Rebboah. Selon lui, les jeux étaient déjà joués en faveur de DCNS et Alstom, qui venait d’acheter très cher des technologies. L'entrepreneur décide donc de se tourner vers l’international et notamment les pays émergents. Et semble-t-il avec un certain succès. La start-up, qui exploite 4 brevets de la société italienne Helios Gem d’hydroliennes marines et fluviales à doubles hélices horizontales et diffuseurs développées depuis 1998 et testées à Venise, a déjà vendu un prototype en Chine et une étude pour l’implantation de 100 hydroliennes au Vietnam.
Si un projet à Gibraltar a capoté "à cause du Brexit", explique Philippe Rebboah, Blue Shark a annoncé le 20 novembre un protocole d’accord avec la république de Djibouti portant sur la vente et une étude de faisabilité de 495 hydroliennes fluviales de 240 kw, soit un parc total de 120 MW, avec livraison d’une première ligne de 80 machines au premier semestre 2020. Le 11 décembre, la start-up dévoilait un autre accord de coopération avec la région d’Etolie Acarnanie, en Grèce, portant sur l’installation d’une centaine de turbines fluviales, soit jusqu’à 30MW, dans les canaux d’irrigation et raccordée au réseau électrique, "pour remplacer les centrales au fioul des installations", explique Philippe Rebboah.
Des brevets Italiens
Reste à monter les co-entreprises locales pour développer ces projets. Reste aussi à fabriquer les hydroliennes... Or Blue Shark Power System est complètement fabless. Parmi les sept ingénieurs et commerciaux de l’équipe ne figure qu’un docteur en hydrolienne et pas de responsable de production. "Nos sous-traitants ont déjà les leurs", justifie le dirigeant de la start-up. Sur le sujet de la production il reste un peu flou. Les premiers pré-assemblages des différentes parties des machines, montées ensuite en kit in situ, seraient réalisés à Bordeaux, chez ARMI (Ateliers de Réparations Maritimes & Industrielles). "Mais on a aussi des possibilités de production avec le grand port de Bordeaux", précise Philippe Rebboah. Les différentes parties, dont beaucoup en composites, doivent être fournies par un site de Saint-Gobain à côté de Bordeaux et par l’entreprise Meunier à Brest.
Pour voir une hydrolienne Blue Shark en France il va donc falloir patienter quelques mois. Courant 2019, une première devrait être installée, soit à Bordeaux sous le pont de pierre où se situe le site de test Seeneoh, soit plus loin sur la Gironde. Philippe Rebboah aimerait aussi faire le buzz en immergeant une hydrolienne à Paris qui alimenterait un réverbère. Mais il est peut-être trop tôt pour en parler, observe la responsable de communication de la start-up.
Aurélie est grand reporter, responsable des sujets énergie et industrie durable. Elle a été rédactrice en chef adjointe de L'Usine Digitale après avoir été chef du service innovation, numérique et design de L’Usine Nouvelle, pour lequel elle suivait les sujets high-tech depuis son entrée dans la rédaction en 2000. Elle est auditrice de l’Institut des hautes études scientifiques et techniques (IHEST), promotion Lévi-Strauss en 2010.
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