Qui profite du rebond de 4% des investissements dans le pétrole et le gaz ?
L’affermissement durable des cours du pétrole s’est accompagné d’une reprise des investissements de 4% en 2017 dans l’exploration-production-raffinage du pétrole et du gaz, selon le panorama 2018 de l’IFPEN. Mais tout le monde n’en profite pas.
Mis à jour
06 février 2018
Les affaires reprennent dans le pétrole et le gaz. Elles sont portées par une remontée des cours du pétrole à une moyenne de 54 dollars pour le baril de Brent en 2017, après avoir atteint leur plus bas niveau à 44 dollars en 2016, contre 99 dollars en 2014. Elles bénéficient aussi d’une demande toujours en croissance. En 2017, la demande de gaz a progressé de 3% dans le monde, soit + 110 Gm3, tirée par la demande chinoise (+18%). Pour le pétrole, la tendance haussière devrait continuer en 2018 avec une demande de plus de 4 millions de barils supplémentaires, notamment grâce au transport (un quart de la demande).
Remontés grâce à un retour des excédents pétroliers à leur niveau de 2015, les cours du pétrole devraient osciller en 2018 entre 55 et 70 dollars le baril selon les prévisions de Reuters. "Mais le marché reste difficilement prévisible entre le gaz de schiste et le déficit prolongé d’investissements en exploration/production, sources de volatilité des prix", analyse Didier Houssin, président de l’IFPEN, qui se refuse à diffuser toute prévision. Selon lui, ce qu’il faut regarder ce sont les fondamentaux, comme la demande toujours croissante et l’augmentation de la production américaine.
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Hausse des investissements en 2018
Malgré les incertitudes, les investissements dans l’exploration, la production et le raffinage de pétrole et de gaz reprennent. Après avoir chuté de 683 milliards de dollars en 2014 à 374 milliards en 2016, ils ont rebondi de 4% à 389 milliards de dollars en 2017 et pourraient encore croître de 2% à 6% en 2018, selon le panorama 2018 de l’IFPEN. Soit une progression supérieure à celle attendue dans les énergies renouvelables, dont les investissements - à 350 milliards de dollars en 2017 dans le monde (40% en Chine) - sont à des niveaux comparables à ceux du pétrole et du gaz. A terme, l’élargissement des marchés du carbone et de la taxe sur le CO2 pourrait changer la donne et réorienter certains investissements. La part des émissions de gaz à effet de serre couverte par un prix du carbone était de 15% en 2017, contre 5 % en 2010, et devrait atteindre 22% en 2018, notamment avec l’ouverture d’un marché national du carbone chinois (il n’était que régional jusqu’ici).
La géophysique souffre toujours
Mais ce rebond des investissements ne profite pas à tous les acteurs. La géophysique, par exemple, n’est toujours pas réapparue dans les priorités des producteurs. Après avoir chuté de 30% en 2015 et 35% en 2016, le chiffre d’affaires mondial du secteur de la géophysique a encore reculé de 11% en 2017. Et il ne devrait observer qu’un léger rebond de 5% en 2018. "La reprise sera plus lente que prévu, mais elle aura lieu. La question est de savoir quand, analyse Didier Houssin. Les compagnies pétrolières vont d’abord mettre en exploitation les projets qu’elles avaient en stock avant de lancer de nouveaux projets d’exploration."
L’aval tiré par les pays en forte demande
L’activité forage bénéfice la première de la reprise, avec un chiffre d’affaires mondial des équipements de forage et services en hausse de 8% en 2017, toujours tiré par les investissements dans la fracturation (+60%) et le forage terrestre (+20%). L’offshore reculait, quant à lui, de 30%. Les investissements devraient croître de 10% en 2018. Et la découverte de Total dans le golfe du Mexique pourrait relancer le forage en offshore profond et très profond. Selon François Kalaydjian, directeur de la division Economie et veille de l’IFPEN, la construction offshore, qui avait encore chuté de 11% en 2017, devrait ainsi connaître un rebond de 9% en 2018. Quant aux investissements de raffinage - en baisse en 2017 après six ans de croissance ininterrompue depuis 2010 - ils devraient repartir à la hausse en 2018, notamment aux Etats-Unis. Une reprise qui reste donc timide dans l’amont, mais qui devrait continuer à être tirée dans l’aval par les pays à forte demande.
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