Qui croit encore à la machine à innover ?
Un cabinet de consultant fait la promotion de sa machine à innover. Non seulement, aucune preuve tangible qu’elle fonctionne. Et en plus, c’est du réchauffé !
Il y a deux ans déjà, je m’interrogeais : La machine à innover existe-t-elle ? Pour finalement conclure : "La machine à innover n’existe pas. Car une fois que l’on a passé les tests et obtenu un beau graphe et un profil, tout reste à faire." À l’époque, outre des consultants américains, en France, c’est le cabinet Oliver Wyman qui la proposait. Aujourd’hui, la voilà de retour, la même machine, exactement, mais défendue par Impulse Partners et deux nouveaux consultants, qui arrosent les rédactions (et j’imagine les entreprises) d’une belle plaquette exposant la méthode et… quatre études de cas.
Las, soit innover est un pêché, soit la méthode est tellement révolutionnaire que les entreprises qui l’ont utilisée ne veulent pas être citées pour ne pas être copiées… Les entreprises qui l’auraient testée préfèrent l’anonymat. On reconnaîtra néanmoins dans l’industriel de l’agroalimentaire le groupe Charal. Il avait accepté de parler à l’époque où la machine était chez Wyman !
Les autres, équipementier aéronautique aux brevets vieillissants, l’assureur généraliste attaqué par des nouveaux entrants ou le leader de la cosmétique (ce serait donc forcément L’Oréal ?) en panne d’innovation, auraient donc redressé la barre juste en se demandant quels innovateurs ils étaient, et celui qu’ils voulaient devenir… En bref, la machine à innover n’est autre que la bonne maïeutique (connais-toi toi-même) de Socrate (ou Platon comme vous voulez). Une méthode éprouvée en philosophie... Mais cela n’a rien de machinal et encore moins de systématique.
Aurélie Barbaux
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