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Que sont ces masques "grand public" destinés à la population pour le déconfinement ?
[ACTUALISE] Des dizaines de PME se mobilisent partout en France pour fabriquer des masques de protection, en pleine pandémie du Covid-19. L’Etat et les fédérations professionnelles tentent de canaliser leurs efforts. Mais ces masques ne sont pas destinés aux personnels soignants, ne pourront pas compenser la pénurie de dispositifs médicaux et ne dispensent pas des gestes barrières.
Mis à jour
27 avril 2020
La mobilisation est sans précédent. Partout en France, des ateliers textiles ont mis de côté leurs productions habituelles pour fabriquer des masques. Objectif : faire émerger des alternatives alors que les stocks de masques médicaux sont insuffisants. Quatre fabricants produisent environ 6 millions de masques par semaine dans le pays, alors que plus de 40 millions d’unités sont consommées tous les sept jours.
De nouvelles lignes de production seront ouvertes d’ici avril, permettant de porter la production tricolore à 8 millions d’unités, des millions de masques seront importés, et la réserve stratégique sera mise à contribution. Mais cela ne suffira pas à répondre à la demande.
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22 Septembre 2023
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Juillet 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 21.20 − Préparations pharmaceutiques
Base 100 en 2015
131.1 -3.1
Juillet 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
Différents masques, pour différents usages
Les personnels de santé ont besoin de deux types de masques. Les appareils de protection respiratoires dits "masques FFP" visent à protéger ceux qui le portent à la fois contre l’inhalation de gouttelettes et des particules en suspension dans l’air, qui pourraient contenir des agents infectieux. Les FFP1 peuvent filtrer au moins 80 % des aérosols, les FFP2 au moins 94%, les FFP3 au moins 99%.
Les masques chirurgicaux, qui sont des dispositifs médicaux (norme EN 14683), sont déclinés en trois types en fonction de leur efficacité de filtration bactérienne (Type 1, supérieur à 95%, type 2, supérieur à 98%).
Les dispositifs FFP et masques chirurgicaux doivent comporter un marquage CE, les normes auxquels ils répondent et la mention du type de masque.
La troisième famille de masques n'est pas destinée aux personnels soignants ou en contact direct avec des malades. Il s'agit des masques dits "barrière" ou "antiprojection simple", ce que les fabricants de la filière nomment les "masques alternatifs" ou "masques grand public". Ils ne sont pas soumis aux mêmes tests d’efficacité prescrits par des normes en vigueur, leur efficacité contre les virus et les bactéries n’est pas démontrée. "Il n’existe pas de preuve scientifique de l’efficacité des masques en tissu, rappelle la SF2H (Société française d’hygiène hospitalière", dans un avis rendu le 21 mars.
Ces masques ne doivent pas être utilisés par des personnels soignants, mais peuvent l’être par des personnels n’étant pas au contact du public (administratif, logistique…), ajoute-t-elle. Et aussi par les travailleurs de l'agroalimentaire, des déchets, de l'eau, de la grande distribution, la pharmacie… A condition d'être correctement formés à leur utilisation.
Etablir un cahier des charges
Ce sont les hôpitaux eux-mêmes qui ont eu l’idée de solutions de substitution pour leurs personnels non-médicaux. Mi-mars, le CHU de Grenoble a publié un appel aux couturiers amateurs pour réaliser des masques artisanaux, fournissant le patron d’un modèle. Le CHU de Lille a lancé une démarche similaire. Ces initiatives isolées ont donné envie aux professionnels du textile de les suivre. Le Pôle textile d’Alsace, basé à Mulhouse, l’une des zones les plus touchées en France, s’est rapidement mobilisé. Au 29 mars, des dizaines d'entreprises ont lancé le projet de réorienter leur production sur des masques en tissu : Petit Bateau, Armor Luxe, Lacoste, Eminence, 1083, Tuffery, Saint-James…
Face à cet afflux de propositions, l’Etat et les fédérations professionnelles tentent de faire le tri. Le Comité Stratégique de la Filière (CSF) Mode et Luxe s’est mobilisé pour bâtir un référentiel et définir un cahier des charges. La DGE (Direction générale des entreprises), service du Ministère de l’Economie, les accompagne, tout comme le secrétariat d'Etat d'Agnès Pannier-Runacher.
L’Afnor a publié ce vendredi 27 mars une synthèse pour orienter la fabrication de masques barrières, fruit du travail de chirurgiens, médecins, représentants des groupes d’utilisateurs, organismes d’experts comme l’INRS et les industriels de la filière textile. "Avec ce référentiel, nous souhaitions encadrer la fabrication de masques barrières pour éviter le sentiment fallacieux de sécurité qui peut créer certains produits et qui peut représenter un nouveau danger", explique Olivier Peyrat, directeur général du groupe Afnor.
Des tests, mais pas d’homologation
Deux catégories de masques alternatifs ont été créés, sous la supervision de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) : les masques de catégorie 1, filtrant 90% des particules trois microns,destinés à des travailleurs au contact du public ; et les masques de catégorie 2 assurant 70% de la filtration, et à '"visée de protection collective".
C’est la DGA (Direction générale de l’Armement) qui se charge de les tester sur son site de Vert-Le-Petit (Essonne), spécialisé en risque nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique. Ses experts évaluent les prototypes de masques envoyés par les industriels.
Le laboratoire évalue les capacités de filtration de chaque masque grâce à une méthode simple. "Chaque masque est disposé sur une tête de mannequin placée dans un caisson rempli de particules de sel", explique la DGA. "Cette tête simule une respiration humaine. La comparaison entre la densité de particules présente dans la bouche et celle contenue dans le caisson permet de calculer le pourcentage d’arrêt des particules. Connaissant la taille des virus, cette méthode permet d’évaluer l’efficacité de filtration de chaque masque". La "respirabilité" de chaque modèle est également évaluée.
La DGA donne ainsi un avis sur chaque création. Mais son rôle n’est pas d’homologuer ou de valider leur design. "La DGA n’est pas compétente pour recommander l’utilisation des nouveaux masques", rappelle-t-elle. Elle permet simplement aux fabricants de connaître les propriétés de leur produit, pour les destiner au bon public. Ces masques alternatifs peuvent, pour certains, avoir le même type de performances que des masques chirurgicaux... mais ils ne peuvent pas se réclamer de cette catégorie.
Au 30 mars 2020, 179 entreprises ont transmis 272 prototypes de masques.172 ont été analysés, et 85 modèles réalisés par 45 entreprises ont été validés. Ce sont désormais 3 millions de masques qui sont produits chaque jour par des entreprises tricolores, en France et chez des sous-traitants à l'étranger. "Ces masques ont vocation à être filtrants, il y a eu un vrai travail de recherche et développement derrière", assure Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie. "Certains de ces masques sont lavables et réutilisables plusieurs fois, ce qui va démultiplier la capacité de notre pays à s'équiper". Ils sont destinés uniquement aux travailleurs des secteurs non-médicaux, et non au grand public. Des commandes vont être passées pour équiper les agents publics, dans les écoles, les prisons, les commissariats...
Des masques alternatifs à utiliser avec précautions
Mais la plus grande prudence dans leur utilisation s’impose, en l'absence de certification. Car si normalement, une évaluation de conformité doit être réalisée avant toute commercialisation, ce ne sera pas le cas ici. Vu l’urgence de la situation, les autorités ont mis sur pied un dispositif simplifié temporaire de mise sur le marché. Certes, des organismes accrédités tels que l’APAVE et GMED (l’organisme français qui dispense le marquage CE) peuvent procéder à la réalisation d’essais selon les normes existantes, mais les délais sont longs et ne permettraient pas une production rapide.
Les industriels lanceront donc les produits sous leur propre responsabilité : c’est à eux qu’incombe l’obligation d’informer l’acheteur sur la nature du masque et le public auquel il est destiné. Un public auquel il faudra rappeler que le port d’un masque barrière est régi par des règles d’utilisation précises et ne dispense pas des gestes… barrières.
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