Quand les éoliennes seront des mines de terres rares
Convertir ses terres rares en éoliennes ? L’idée peut paraitre farfelue, mais ce serait un moyen de lutte efficace contre la dépendance vis-à-vis de quelques pays producteurs, la Chine étant de loin le plus important.
L’essor de l’éolien offshore va accroitre le besoin de lanthanides, ce groupe de 15 éléments chimiques réputés pour leurs propriétés magnétiques exceptionnelles. En effet, en mer, la conception traditionnelle des éoliennes, avec un multiplicateur de vitesse, ne tient pas car trop sujette aux pannes. La solution alternative, dite à entrainement direct, est donc envisagée par la plupart des constructeurs : Siemens, Alstom et General Electric.
L’énergie de rotation est convertie directement en électricité grâce à des aimants permanents. Mais ces aimants, notamment ceux à base de néodyme, emploient une grande quantité de terres rares, jusqu’à 600 kg pour une éolienne de 3,5 mégawatts. Des projections estiment qu'il faudrait 150 000 tonnes de néodyme pour fournir 250 gigawatts d'énergie éolienne supplémentaire.
Or, c’est l'un des lanthanides les plus critiques en regard des réserves mondiales et donc sujet à de fortes fluctuations de prix. Quel que soit son évolution, recycler les éoliennes en fin de vie permettrait de récupérer du néodyme avec des propriétés quasi-intactes. Une stratégie rentable, à condition que le matériau ait toujours le même intérêt économique dans 20 ans.
Ludovic Fery