Quand l'agro-alimentaire du Maroc tente de trouver sa place sur le Sial

Les entreprises agro-alimentaires petites ou grandes du Maroc sont à pied d'œuvre pour convaincre les acheteurs sur le Salon international de l’alimentation qui se termine ce 23 octobre à Paris-Villepinte. Reportage sur le vif dans le pavillon marocain et les allées du plus grand supermarché du monde.

 

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Quand l'agro-alimentaire du Maroc tente de trouver sa place sur le Sial
Vue du pavillon du Maroc sur la 50ème édition du Sial qui se tient à Paris du 19 au 23 octobre

Huile d'argan, câpres, safran, conserves de légumes, jus de fruits… s'étalent à l'envi le long d'une de l'allée G du Hall 3 où se sont installés les exposants marocains du SIAL 2014. Elles sont plus d'une centaine, ces entreprises du royaume à être présentes cette année sur le plus grand salon mondial du genre qui se tient au parc des expositions de Paris Villepinte depuis le 19 octobre et ferme ses portes ce 23 octobre.

l'ambiance est presque à la fête

Différentes odeurs viennent chatouiller les narines des visiteurs du pavillon qui se bousculent pour goûter à des olives colorées ou des morceaux de pain tartinés à différents parfums de confiture, sous le regard de belles hôtesses souriantes en habit traditionnel.

Sur les stands, l'ambiance est presque à la fête. Presque.. parce que, lorsqu'on observe bien, dans les coins des stands, sont agglutinés qui autour d'une table, qui assis dans des fauteuils, des hommes et des femmes carnets et stylos à la main en train de parler plutôt affaires.

Car c'est bien d'affaires et de contacts qu'il s'agit. "Le Sial, c'est pour nous une occasion unique de rencontrer au même endroit des partenaires qu'on aurait rencontré autrement en parcourant des milliers de kilomètres en avion", témoigne Hicham Mohsine, directeur général de Maymouna Food, une entreprise de meunerie basée à Casablanca qui expose ses semoules et ses nouveaux produits de blé précuit et de couscous devant un écran qui présente en boucle les spots publicitaires vedettes de la marque.

Le Maroc a donc débarqué avec pas moins de 110 exposants, soit 40% de plus qu'en 2012 que ce soit de solides entreprises industrielles comme Unimer ou Dari Couspate ou d'autres des plus modestes. C'est parce que "l'agro-alimentaire est un secteur pilier de l'économie marocaine." explique à L'Usine Nouvelle Zahra Maafiri, directrice générale du Centre marocain de promotion des exportations (Maroc Export)

Mais, face aux autres pays du Maghreb, de la Méditerranée et du monde entier, la concurrence est rude sur le SIAL qui est pour quelques jours le plus grand supermarché du monde. Rien n'est acquis. Il faut être différent, meilleur ou moins cher... Pas toujours facile pour le Maroc, structurellement importateur de produits agricoles et alimentaires mais défend ses couleurs sur des segments comme les fruits et légumes, les conserves de poisson ou les olives... et même les petits pots halal pour bébés de la société Agro Food Industrie de Marrakech dont les produits sont présents sur le SIAL.

Lors de l'inauguration du pavillon national, le ministre chargé du Commerce extérieur Mohamed Abbou, a déclaré vouloir "donner une plus grande visibilité aux produits marocains destinés à l'export vers la France". L'Hexagone absorbe déjà près d'un quart des exportations agro-alimentaires du royaume.

Tout au long d'une allée aussi longue qu'un terrain de football s'étale, parallèlement aux stands turques, pavillon après pavillon, les produits du terroir qui font la renommée du savoir-faire marocain.

nominée pour le prix de l'innovation Sial 2014

Ainsi, la marque Pikarome, rachetée en 1992 par Unimer au français Amora Maille, montre vinaigre, mayonnaise, cornichons et autres conserves.

Le groupe exhibe aussi fièrement sa marque Monégasque. Une marque d'ailleurs nominée pour le prix de l'innovation Sial 2014 à la fois pour son nouvel emballage, sa praticité que pour son contenu de légumes grillés à étaler sur du pain aussi facilement que de la tapenade. Son slogan : "Je vous ferai pâlir d'envie". Tout un programme.

Plus loin, les célèbres confitures Aïcha, qui cumulent un savoir-faire de 44 ans présentent la célèbre petite fille aux cheveux tressés, créée par Gosciny et Uderzo, les auteurs d’Astérix, met en avant "des recettes qui viennent du cœur".

Bien en vue, à l'angle d'un croisement d'allées, "Rahal Maitre traiteur " dont le chef Kamal Rahal Essoulami était invité spécial sur le salon avec 50 autres chefs étoiles, en met plein les yeux et les papilles aux visiteurs agglutinés le long d'une file d'attente pour assister en direct à la préparation d'un couscous à l'orge roulé à la main... et bien sûr le goûter.

Derrière les produits qu'il est impossible de tous citer, se trouvent aussi des producteurs, des coopératives, des importateurs, des exportateurs…

A côté des industriels, pour les petites entreprises locales (subventionnée à quasi 100% pour être présentes à Paris), ce rendez-vous permet notamment de valoriser des produits du terroir comme par exemple les dattes de variété Majehoul et Faguous de la région de Meknès-Tafilalet, venues des coopératives féminines en situation parfois précaire.

150 000 visiteurs professionnels

"Il existe au Maroc, des coopératives de femmes qui ne demandent qu'à avoir de l'activité et de trouver les bons circuits de distribution pour se développer. Mais cela n'a rien de facile" explique Brahim Ezzadouy, gérant de la société d'import-export de même nom pour qui "être au Sial permet aussi de contacter des éleveurs français afin d'importer des bovins au Maroc".

Il est vrai qu'avec 150 000 visiteurs professionnels de presque tous les nationalités et ses 6 300 exposants en provenance de 101 pays, le Sial 2014 est un observatoire de choix à ciel ouvert des tendances de consommation mondiales.

"C'est l'occasion de rappeler que la filière agro-alimentaire est sous-tendue par le plan Emergence qui a focalisé les efforts de relance industrielle sur les filières pour lesquelles le Maroc possède le plus d'avantages compétitifs. Seul moyen de se faire une place dans un secteur où les enjeux sont considérables", conclut Zahra Maafiri, directrice de Maroc Export. Vendre est un combat.

Nasser Djama

Sur le stand Rahal Maître Traiteur au Sial 2014

(photo dr)

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