PSA négociera sur salaires et temps de travail en septembre
Alors que huit réunions se sont déjà tenues sur la compétitivité, direction et syndicats de PSA aborderont à la rentrée les questions qui fâchent le plus, salaires et temps de travail.
Pause estivale pour les négociateurs de PSA... Après huit réunions, dont la dernière le 18 juillet, ils reprendront le 5 septembre le cycle de négociations sur la compétitivité du groupe, entamé le 29 mai. Le nouveau DRH Philippe Dorge, arrivé en avril dernier, espère arriver à un "nouveau contrat social", NCS en novlangue interne... Fortement empreintes de "l’esprit" de l’accord interprofessionnel signé par les partenaires sociaux en janvier, et transposé dans la loi de sécurisation de l’emploi, ces négociations doivent permettre de "renforcer le dialogue social" et de "partager un diagnostic" selon le DRH. Qui prend son temps, présente des chiffres, dans l’objectif de faire prendre conscience aux partenaires sociaux de l’urgence de la situation.
Pour le moment, peu de sujets fâchent. Le premier chapitre des négociations a été consacré à une plus grande implication des organisations syndicales dans la vie économique de l’entreprise. Décision : les projets économiques de l’entreprise seront présentés plus en amont, sous le sceau de la confidentialité. "Je n’ai jamais eu de problème de trahison jusqu’ici", insiste Philippe Dorge, clamant haut et fort travailler en toute confiance avec ses partenaires sociaux. Dès octobre, les plans "moyen terme" (2014-2016) seront partagés avec les équipes au sein de chaque site ou direction.
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Aménagements de fin de carrière pour les seniors
Deuxième chapitre des négociations : sécuriser l’emploi, par une meilleure gestion des compétences. "Pour éviter le plus possible de recourir aux PSE à l’avenir", explique le DRH. Les observatoires des métiers doivent être relancés, et le budget formation sera augmenté. Il représente déjà 3,6% de la masse salariale au lieu des 3% prévus. Une cinquantaine de salariés supplémentaires deviendront formateurs internes. Enfin, mesure qui redonne du baume au cœur de tout le monde, le recrutement de jeunes apprentis et de contrats de professionnalisation, arrêté en 2012, sera relancé. Alors qu’ils ne seront plus que 1 500 à la fin de l’année, l’objectif est de retrouver les 4 500 alternants habituels du groupe. Ils seront accompagnés par les seniors de l’entreprise, dans l’esprit des contrats de génération. Si l’activité reprend, ils seront prioritaires à l’embauche. Une façon pour l’entreprise de disposer des compétences nécessaires à sa relance, au moment où...
Les mobilités internes vont être encouragées et facilitées, et le nouveau dispositif des "périodes de mobilité externe", qui permettent d’aller travailler dans une autre entreprise un certain temps, sera utilisé. Enfin, les salariés les plus âgés se voient proposer des aménagements de fin de carrière : 70% de rémunération pour un mi-temps pendant deux ans maximum, par exemple.
Plus de flexibilité
Les négociations reprennent le 5 septembre avec deux grands sujets : la modération salariale et le temps de travail. L’ensemble des sites est aux 35 heures, la discussion portera donc sur une plus grande souplesse des horaires en fonction de la production, sur l’utilisation des compteurs RTT, et surtout sur le chômage partiel. Les équipes devront pouvoir être beaucoup plus autonomes. "Un cocktail de mesures pour être plus flexible", conclut Philippe Dorge.
Objectif de tous ces efforts sociaux : pouvoir annoncer aux salariés de bonnes nouvelles du côté de la charge de production des sites et des investissements du groupe. "Il faut que d’ici 2016 nos usines tournent à plein en Europe", a annoncé le directeur des ressources humaines. Les capacités de production sont actuellement utilisées à 75%. Annonces attendues en octobre.
Cécile Maillard
Le plan social "avance bien" à Aulnay et Rennes selon la direction de PSA
- Aulnay-sous-Bois : sur 3000 personnes touchées par la fermeture de l’usine, 2000 sont reclassées – dont 700 en interne - ou en cours de reclassement. Ceux qui seront encore là au 1er janvier 2014 se verront proposer deux postes chacun en interne, dans le cadre d’une mobilité contrainte. En cas de refus, ils seront licenciés. La réindustrialisation du site progresse : en-dehors des 400 emplois assurés par ID Logistic, des négociations « matures » selon le DRH sont en cours pour une plate-forme multi-modale et un fabricant d’équipement pour la restauration et l’hôtellerie. Un pôle formation devrait prendre place sur le site : interne à PSA, pour ses commerciaux, ou avec l’AFPA, pour les reconversions professionnelles, et un centre de formation mis en place avec la métallurgie. En septembre, il restera 1500 salariés dans l’usine, qui produit en ce moment 15 Citroën C3 par jour (700 en temps normal) et doit toujours fermer en 2014.
- Renne-La Janais : sur 1400 postes supprimés (pour un effectif global de 5500 salariés), 600 salariés sont reclassés ou en cours de reclassement, et le DRH parle de « possibilités de reclassement » pour 1700 postes. Côté réindustrialisation du site, une seule annonce officielle, un projet de rénovation des rames de TGV avec la SNCF, et quelques bonns pistes pour la fabrication de modules d’habitation, le recyclage d’éléments de construction, une centrale béton. PSA développant une activité de prototype et d’emboutissage. L’usine ferme vendredi pour six semaines.
- 3 600 postes sont supprimés dans les structures. Pour eux, 2500 dossiers de reclassement externe ont été ouverts – sans forcément aboutir.
Au total, 11200 postes seront supprimés d’ici mi-2014.
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