Alors que la Chine compte imposer aux constructeurs un quota de 10% de ventes de véhicules hybrides ou électriques dès 2019, l'impact est contrasté pour les acteurs français. PSA doit lancer au plus vite des véhicules électriques pour répondre au calendrier chinois, tandis que Renault-Nissan a déjà lancé une coentreprise pour faire de l'électrique abordable en Chine.
Julie Thoin-Bousquié
\ 11:57
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Ils seront bien appliqués, mais avec un an de retard. La Chine a confirmé jeudi 28 septembre que les constructeurs automobiles produisant ou important plus de 30 000 véhicules par an – en clair, à peu près tout le monde – vont bien être soumis à des quotas de véhicules dits "propres" à partir de 2019.
D’après une circulaire publiée par le ministère de l’Industrie et des Technologies de l’Information, les fabricants automobiles devront écouler à cette échéance 10% de véhicules à énergie nouvelle (NEV), c’est-à-dire soit hybrides soit électriques, sur le total des ventes, dans le cadre d’un système de crédits. A défaut, les groupes devront payer des amendes ou racheter les crédits excédentaires auprès d’autres constructeurs. Cette réglementation devrait rapidement évoluer, puisque le gouvernement chinois prévoit de passer à 12% des ventes dès 2020. L’Etat chinois renonce toutefois à appliquer des quotas prévoyant d’atteindre 8% de crédits d’ici 2018, que plusieurs constructeurs avaient jugés difficiles à atteindre.
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Quel impact pour les constructeurs français? La situation pourrait être délicate pour PSA. Le groupe a enregistré une chute de ses ventes de 16% en 2016, tandis que les ventes globales grimpaient dans les mêmes proportions de 15% sur le marché chinois. Un sacré revers. Le problème, c’est que le constructeur au Lion ne dispose pas encore d’une gamme susceptible de répondre fermement à la nouvelle volonté politique en Chine. Plus précisément, les plans d’électrification de PSA se trouvent décalés par rapport au calendrier chinois. Le groupe prévoit en effet de mettre sur le marché quatre véhicules électriques et sept hybrides rechargeables entre 2019 et 2021.
Renault bien positionné
En parallèle, le groupe travaille avec ses alliés chinois Dongfeng et ChangAn sur le développement de véhicules électriques. L’année dernière, PSA avait annoncé que la future plate-forme e-CMP, développée en partenariat avec Dongfeng, allait permettre de fournir une offre globale de véhicules entièrement électriques pour les trois marques Peugeot, Citroën et DS sur les segments B et C. Selon Les Echos, le constructeur a décidé d’accélérer le pas et veut lancer deux modèles électriques d’ici fin 2018, issus de Dongfeng, puis quatre modèles hybrides en 2019. De quoi recoller un peu avec les ambitions de Pékin.
Du côté de l’Alliance Renault-Nissan, la mise en place de ces quotas s'annonce moins problématique. Avec son allié local Dongfeng, toujours le même, celui qui est devenu le premier constructeur mondial en termes de volumes a créé une nouvelle coentreprise, baptisée eGT, pour produire des véhicules électriques… à partir de 2019. Le modèle devrait correspondre parfaitement aux attentes du gouvernement chinois ainsi qu’aux besoins des clients chinois, puisque qu’il s’agira d’un véhicule à batterie pour un coût autour de 8 000 dollars, soit environ 6 600 euros. De quoi permettre à Renault de s’implanter peut-être plus nettement sur un marché où il se trouve encore peu présent. En 2017, le groupe veut écouler autour de 70 000 véhicules.
Carton plein pour les Chinois
Sans surprise, ce sont les constructeurs chinois qui devraient au total le plus profiter de l’introduction de ces quotas voulue par leur gouvernement. Encouragés par Pékin, les acteurs locaux détiennent rien de moins que 96% du marché de l’électrique en Chine, avec des spécialistes comme BYD. Sans compter que sur le plan des batteries, la majorité de la capacité se trouve sur place. Au-delà de l’intérêt écologique, la Chine a donc tout intérêt à pousser à l’introduction de quotas pour booster son industrie nationale du véhicule électrique.
Titulaire d’un master en journalisme à Sciences Po Toulouse, Julie Thoin-Bousquié suit l’industrie automobile et les nouvelles mobilités. Elle était auparavant journaliste économique à L’Expansion puis L’Express.
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