PSA complète sa gamme de moteurs trois cylindres à la Française de Mécanique
La Française de Mécanique produira à Douvrin (Nord) le dernier moteur trois cylindres turbo de PSA, un bloc symbole de la politique de downsizing du groupe.
Le moteur essence revient en grâce dans le monde automobile et PSA, spécialiste des motorisations Diesel, s’est engouffré dans la brèche. Après le lancement l’an dernier de la production des moteurs trois cylindres essence atmosphériques à Trémery (Moselle), PSA a inauguré, mardi 29 octobre la production des moteurs trois cylindres turbo à la Française de Mécanique, à Douvrin dans le Nord. "Je suis très heureux et très fier de vous montrer que PSA, champion du Diesel, sait aussi faire des moteurs essence !" s’est exclamé Philippe Varin, le président du directoire, lors de la cérémonie d’inauguration. Ces moteurs, baptisés "EB" dans le groupe, ont couté au total 900 millions d’euros (voir encadré), une somme destinée à répondre aux nouvelles exigences environnementales.
Baisse des consommations
"Ces moteurs doivent nous permettre de maintenir notre leadership en terme de CO2, tout en procurant aux conducteurs un réel plaisir de conduite", résume Christian Chapelle, directeur chaines de traction et châssis chez PSA. Dès mars 2014, les moteurs EB turbo seront en effet implantés sur le cœur des gammes Peugeot et Citroën (308, puis C4, C3 ou encore 208 et DS3 puis à terme des véhicules de segment D) avec des consommations particulièrement sobres.
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La Peugeot 308 n’affichera ainsi que 107 grammes de CO2 par kilomètre avec le moteur EB2TS 1,2l en version 130 chevaux. Actuellement, une 308 de puissance équivalente est équipée d’un moteur essence quatre cylindres et émet 129 grammes de CO2 par kilomètre. "Les gains de consommation atteignent environ 18%, alors que le couple de ces moteurs correspond à celui d’un moteur 2.0l" précise Denis Fourchon, directeur du projet "famille moteur EB essence".
Moins de frottements, de nouveaux aciers
Pour atteindre ces performances, PSA a travaillé sur plusieurs axes. Tout d’abord le "downsizing". Les motoristes ont voulu maintenir les performances du moteur en réduisant la consommation, grâce notamment à des alliages particuliers pour les pièces, empruntées parfois aux moteurs Diesel. "Les bielles sont par exemple réalisées dans un alliage issu de la compétition, utilisant un acier qu’on retrouve sur le moteur du coupé RCZ" explique le directeur du projet. L’équipe de Denis Fourchon a aussi optimisé la combustion.
"Nous avons travaillé la position de l’injecteur au centre de la chambre de combustion, travaillé grâce à la technologie laser la forme du jet, pour une répartition homogène, avec une pression de 200 bars contre environ 120 habituellement", détaille Denis Fourchon. Les ingénieurs de PSA se sont aussi concentrés sur la réduction des frottements via une courroie de distribution humide, un vilbrequin en acier aux nouvelles dimensions ou encore un revêtement basse friction. Au total, PSA a déposé 121 brevets sur ce moteur.
Dès 2014, 320 000 moteurs EB turbo sortiront des chaines de la Française de Mécanique, avec des pièces venues d’autres sites français du groupe : les bruts culasse viennent ainsi de Charleville-Mézières (Ardennes), les vilbrequins de Mulhouse (Moselle). 40% des pièces sont cependant communes à la version atmosphérique du moteur EB produite à Trémery. La ligne de montage de Douvrin s’est également fortement inspirée de celle de l’usine mosellane.
"La ligne de production de la Française de Mécanique est aujourd’hui la plus moderne du groupe en ce qui concerne les moteurs. Elle servira de base pour l’implantation en Chine de la production du moteur EB en 2015", a précisé sur le site nordiste Denis Martin, directeur industriel de PSA. Ces nouveaux moteurs seront aussi exploités dans le cadre de l’Alliance avec General Motors. Ils se retrouveront ainsi sur des modèles Opel. PSA s’est cependant refusé à quantifier les volumes de production à destination de GM. "Ce lancement est la preuve tangible qu’on peut innover et investir en France, s’est félicité Philippe Varin. Nous célébrons une petite victoire sur le déclin industriel de la France".
A Douvrin, Pauline Ducamp
900 millions d’euros d’investissements
Après avoir investi 500 millions d’euros environ pour la version atmosphérique, PSA a de nouveau mis 400 millions d’euros sur la table pour développer la version turbo. 210 millions d’euros ont été investis dans la R&D, 190 millions pour mettre en place l’outil industriel. 118 millions d’euros ont servi à installer la production à Douvrin, 25 millions d’euros sont partis à Charleville et Mulhouse pour les bruts culasses, bielles et vilbrequins. Enfin PSA a dépensé 23 millions d’euros pour les outillages et 14 millions d’euros dans la formation.
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