PSA chute en Bourse après la sortie de General Motors
PARIS (Reuters) - PSA Peugeot Citroën signe à nouveau une forte baisse vendredi à la Bourse de Paris après l'annonce de la sortie de General Motors du capital de son partenaire français.
Vers 10h00, le titre chute de 10,5% à 9,5 euros, après avoir déjà perdu plus de 7% la veille dans la perspective d'une augmentation de capital et de résultats 2013 impactés par de nouvelles dépréciations d'actifs.
Depuis lundi soir, l'action a effacé près d'un milliard d'euros de sa capitalisation boursière.
GM a pris les marchés par surprise en annonçant la veille au soir qu'il vendait la totalité de sa participation de 7% dans le groupe automobile français par le biais d'un placement privé auprès d'investisseurs institutionnels. Selon des traders, ce placement s'est effectué au prix de 10 euros par action.
Le groupe américain avait déjà prévenu qu'il n'injecterait pas de cash supplémentaire dans PSA, et cette sortie lui permettra de ne pas diluer sa participation lors de l'augmentation de capital qui se profile. PSA a "pris acte" de cette décision, mais rappelé qu'elle ne remettait pas en cause les trois projets industriels communs aux deux groupes et leur coentreprise dans les achats en Europe.
"Cette décision de GM n'est peut-être pas si mauvaise dans la mesure où elle simplifie l'actionnariat et pourrait faciliter le partenariat avec Dongfeng", commente Aurel-BGC. "En outre, GM n'avait sans doute pas envie d'être massivement dilué avant la probable augmentation de capital. Mais le titre va baisser ce matin, sous la pression du placement".
Une source au fait de la situation a indiqué mercredi soir à Reuters que PSA préparait une augmentation de capital de 3,5 milliards d'euros qui verrait le constructeur automobile chinois Dongfeng et l'Etat français prendre chacun 20% environ du capital du groupe, tandis que la famille Peugeot pourrait être diluée à quelque 15%.
"PSA RESTERA FRANÇAIS"
General Motors avait déprécié en février dernier la moitié de son investissement dans PSA en passant dans ses comptes du quatrième trimestre 2012 une dépréciation de 220 millions de dollars.
Cette somme représentait plus de la moitié des 423 millions de dollars (environ 310 millions d'euros) dépensés par GM début 2012 pour acquérir 7% du capital et voler à la rescousse du groupe français dans le cadre d'une alliance qui affichait alors des ambitions mondiales.
"A notre avis, PSA reste confronté à deux défis", souligne Goldman Sachs, qui a retiré vendredi l'action de sa liste-paneuropéenne de valeurs à l'achat (conviction buy list).
"Un manque d'économies d'échelle et un bilan faible. Pour faire face, il a besoin d'un partenariat industriel d'ampleur, sans doute avec Dongfeng, et de recapitaliser son bilan dans l'intervalle. A moyen terme, PSA émergera alors comme un actif où l'on pourra à nouveau investir, et bien placé pour profiter d'une reprise des volumes et des prix en Europe."
Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a répété vendredi sur BFM TV que même avec l'arrivée éventuelle d'un actionnaire chinois, PSA resterait français.
"L'Etat a exprimé un certain nombre de choses. Premièrement, la ligne rouge c'est que PSA restera français", a-t-il souligné.
Refusant de confirmer le projet d'une entrée de l'Etat dans le capital de PSA, le ministre a toutefois reconnu que "la question se posera certainement". "Pour l'instant, laissons les entreprises discuter entre elles."
Gilles Guillaume, avec Raoul Sachs, Blaise Robinson et Gwénaëlle Barzic, édité par Jean-Michel Bélot