Prudence pour les Bourses en zone euro avant la Fed
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PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé proches de l'équilibre lundi à l'exception de Londres qui a profité de la baisse de la livre, les investisseurs limitant la prise d'initiative à la veille de la réunion de la Réserve fédérale américaine.
À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,16% à 5.601,1 points. Le Dax allemand a cédé 0,02%.
Le Footsie britannique a gagné 1,82%, à un plus haut d'environ un an, aidé par la baisse de la livre sterling et par une actualité riche dans les fusions et acquisitions.
L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,03% alors que le FTSEurofirst 300 a avancé de 0,2% et le Stoxx 600 de 0,03%.
La séance a été relativement calme en l'absence d'indicateur important, les investisseurs se préparant à une semaine riche en publications d'entreprises, avec notamment Apple mardi soir, et en décisions de politique monétaire au Japon, en Angleterre et surtout aux Etats-Unis.
Le marché anticipe pleinement une baisse de taux de la Réserve fédérale mercredi. Les investisseurs chercheront surtout dans le discours de son président Jerome Powell des indices sur la politique monétaire qui sera mise en place à l'avenir.
"Ce qui intéresse tout le monde à l'heure actuelle, c'est de savoir si les États-Unis entreront dans un cycle de baisse de taux. Les chiffres du PIB américain publiés vendredi ont été légèrement meilleurs que prévu, ce qui réduit la perspective d'un long cycle d'assouplissement aux États-Unis", déclare Kyosuke Suzuki chez Société Générale.
Le président des Etats-Unis, Donald Trump, presse la Réserve fédérale (Fed) d'aller au-delà d'une "petite baisse des taux" cette semaine, accentuant ainsi la pression sur la banque centrale pour abaisser les coûts d'emprunt plus que Wall Street ne l'anticipe.
Les négociateurs américains et chinois doivent parallèlement se rencontrer mardi à Shanghai, pour la première fois depuis la trêve commerciale conclue le mois dernier au sommet du G20 d'Osaka.
VALEURS
London Stock Exchange (LSE) a bondi de 15,34%.
L'opérateur de la Bourse de Londres devrait annoncer dès cette semaine l'acquisition de Refinitiv, fournisseur d'informations, de données et d'analyses au secteur financier, mais cette opération de 27 milliards de dollars (24,2 milliards d'euros), dette incluse, risque de subir un long examen de la part des autorités de la concurrence avant de pouvoir être finalisée, ont dit quatre sources à Reuters.
Toujours à Londres, Just Eat s'est envolé de 22,72%, la plus forte hausse du Stoxx 600, après l'annonce de son rachat par son concurrent Takeaway.com (-0,48%) dans le cadre d'une opération de 8,2 milliards de livres (9,1 milliards d'euros).
A Paris, Sanofi a pris 1,51%, le laboratoire ayant relevé ses prévisions 2019 après avoir enregistré des résultats en nette hausse au deuxième trimestre.
Les incertitudes sur le commerce sino-américain ont pesé sur le secteur automobile en Europe (-0,75%) où PSA et Michelin ont terminé en queue de peloton du CAC en perdant chacun 1,82%.
Le brasseur Heineken a laissé 6,34% après avoir annoncé un bénéfice au premier semestre inférieur aux attentes.
A WALL STREET
Les indices de Wall Street évoluent en ordre dispersé à l'heure de la clôture en Europe: le Dow Jones gagne 0,25% tandis que le S&P-500 recule de 0,14% et le Nasdaq de 0,69%.
Le laboratoire américain Mylan grimpe de 10,89% après avoir annoncé sa fusion avec la filiale Upjohn de médicaments génériques de Pfizer (-1,42%) dans le cadre d'une opération intégralement en actions.
CHANGES
Le dollar est en légère hausse face à un panier de devises internationales, à un pic de deux mois, à la veille de la réunion de la Réserve fédérale.
L'euro est stable dans le même temps, à 1,113 dollar. La livre sterling est tombée à un plus bas de 16 mois face au dollar en réaction aux craintes d'un divorce brutal entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne.
La devise britannique cède 1,22% contre le billet vert à 1,2229, après un plus bas à 1,221. Au même moment, elle abandonne 1,3% face à l'euro qui remonte à 0,91.
"Le risque politique est enfin en train de se refléter dans les cours. On se rend compte que le marché n'avait pas pleinement pris en compte les risques accrus d'un Brexit sans accord", déclare Claire Dissaux chez Millenium Global Investments.
"La constitution d'un gouvernement (réunissant de nombreux partisans du Brexit) à la fin de la semaine dernière a montré que la politique par défaut de ce cabinet est de quitter l'Union européenne sans aucun accord".
TAUX
Les anticipations de baisse de taux continuent de peser sur les rendements obligataires: le 10 ans américain recule à 2,058% et son équivalent allemand a fini à -0,391%.
Les emprunts d'Etat britanniques, considérés comme des valeurs refuges, ont été entourés, le rendement à dix ans chutant jusqu'à 0,639%, au plus bas depuis trois ans.
PÉTROLE
Sur le marché pétrolier, les cours sont en légère baisse, pénalisés par les incertitudes sur la résolution du conflit commercial entre Chinois et Américains dans un contexte de craintes persistantes pour la demande mondiale.
Le Brent recule de 0,27% à 63,29 dollars le baril et le brut léger américain perd 0,07% à 56,16 dollars.
A SUIVRE MARDI
Mardi, les investisseurs prendront connaissance de plusieurs indicateurs dont les indices du climat des affaires et du sentiment économique pour la zone euro, ainsi que les revenus et dépenses des ménages aux Etats-Unis. La décision de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ) sera également surveillé.
(Avec Olga Cotaga à Londres, édité par Wilfrid Exbrayat)