Prudence en zone euro, la BoE surprend, suspense sur la Fed
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\ 17h55
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PARIS (Reuters) - Les principales Bourses de la zone euro ont terminé baisse jeudi tandis que Londres progressait en réaction aux annonces de la Banque d'Angleterre et que Wall Street hésitait en attendant de découvrir le nom du prochain président de la Réserve fédérale.
À Paris, le CAC 40 a clôturé en repli de 0,07% (3,79 points) à 5.510,50 points et à Francfort, le Dax a abandonné 0,18%. L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,23%, le FTSEurofirst 300 0,35% et le Stoxx 600 0,46%
A Londres, le FTSE 100 a en revanche gagné 0,9%, profitant du ton plus prudent qu'attendu employé par la Banque d'Angleterre (BoE) après sa première hausse de taux de 2007, qui a provoqué un net recul de la livre sterling.
Si le relèvement du taux directeur de la BoE était largement anticipé, le Comité de politique monétaire (MPC) - qui a voté la hausse par sept voix contre deux - a surpris en soulignant que la remontée des taux serait "très graduelle".
La devise britannique a cédé 1,38% face au dollar et près de 1,8% contre l'euro, son repli le plus marqué vis-à-vis de la monnaie unique depuis 13 mois. Quant au rendement des emprunts d'Etat britanniques (gilts) à dix ans, il est revenu à 1,26% contre 1,344% mercredi.
"Le compte rendu de la réunion du MPC et la tonalité de la conférence de presse suggèrent que le MPC est confiant dans les mérites de sa hausse de taux, mais cela ne signifie pas pour autant qu'il se dépêchera d'en faire plus", estime Howard Cunningham, gérant obligataire chez Newton, filiale de BNY Mellon IM.
"Il y a deux dissidents et les prévisions ne donnent que quelques hausses supplémentaires au cours des deux prochaines années. C'est en dessous des anticipations du marché, d'où la baisse du sterling et la hausse des gilts."
LE PROJET DE RÉFORME FISCALE AUX USA N'A PAS ENCORE D'IMPACT NOTABLE
A Wall Street, les investisseurs ont les yeux tournés vers la Maison blanche, qui devrait annoncer à 19h00 GMT la décision de Donald Trump sur la succession de Janet Yellen à la présidence de la Fed en février. Le gouverneur de la banque centrale Jerome Powell fait toujours figure de grand favori.
L'autre grand titre du jour pour les investisseurs américains est la présentation des grandes lignes du projet de réforme fiscale que Donald Trump espère faire voter avant la fin du mois.
Le texte prévoit entre autres de ramener le taux de l'impôt sur les sociétés de 35% à 20% et de réduire le nombre de tranches de l'impôt sur le revenu.
Mais les investisseurs semblent pour l'instant avoir du mal à évaluer son impact et la probabilité de le voir adopté en l'état.
"Même si je pense qu'il y a beaucoup d'éléments potentiellement positifs dans le projet fiscal, je ne sais pas si ce qui sortira de concret de Washington pourra répondre aux attentes en la matière déjà intégrées par le marché", explique Jake Dollarhide, directeur général de Longbow Asset Management.
CREDIT SUISSE EN VEDETTE, SANOFI SANCTIONNÉ
Aux valeurs en Europe, Credit Suisse (+4,48%) a profité de ses résultats trimestriels et des déclarations de ses dirigeants sur leur détermination à contrer l'offensive du fonds activiste RBR Capital Advisors en faveur d'une scission.
Autre valeur bancaire soutenue par ses résultats, la danoise Danske Bank a pris 2,76%. ING a au contraire perdu 0,72% en dépit de résultats meilleurs qu'attendu, le titre subissant des prises de bénéfice après un plus haut de neuf ans.
Premier contributeur à la progression du FTSE 100 à Londres, Royal Dutch Shell a pris 3,16% après des trimestriels portés par ses activités de raffinage et jugés rassurants sur la capacité du groupe à s'adapter à un univers de prix pétroliers durablement bas.
A Paris, Sanofi a abandonné 1,23% et pesé sur le CAC après avoir ajusté sa prévision de chiffre d'affaires dans les traitements du diabète.
En dehors du marché actions, le bitcoin a poursuivi son envolée pour inscrire un nouveau record à plus de 7.300 dollars. Il a plus que doublé par rapport à son niveau de la mi-septembre.
Le pétrole, lui, reste tiraillé entre la hausse de la production aux Etats-Unis et la volonté affichée des autres grands pays exportateurs de prolonger l'accord d'encadrement de l'offre mondiale. Le Brent est revenu sous 60,50 dollars le baril après le plus haut de plus de deux ans de 61,70 dollars atteint mercredi.
(Avec Sruthi Shankar et Tanya Agrawal; édité par Wilfrid Exbrayat)