Proconseil : Libérez le télétravail !
Les chroniques de Gilbert Lippmann - président de Proconseil
Dans les très récentes ordonnances du Président Macron, celle concernant le télétravail est particulièrement en rupture avec le passé et nous parle de libération ! En échangeant la charge de la preuve, du salarié plaidant sa demande, à l'employeur devant dorénavant établir son impossibilité, elle s'impose à nous comme une avancée importante sur les nouvelles formes d'organisation du travail. Et il y a fort à parier que les 16 % de salariés bénéficiant aujourd'hui du télétravail seront rejoints prochainement par de très nombreux collègues.
Si cette nouvelle ordonnance sur le télétravail trace un cadre qui protège le salarié, elle ne parle pas de son impact sur l'organisation du travail. Et pour nous, là est tout son intérêt !
VOS INDICES
source
202 -4.72
Janvier 2023
PVC
Base 100 en décembre 2014
172.7 -2.15
Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
97.9 +0.51
Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 21.20 − Préparations pharmaceutiques
Base 100 en 2015
Retour sur image. Le nomadisme entre dans les bureaux, allant parfois jusqu'au flex-office : des espaces non affectés dans lesquels le salarié s'installe où il veut. Cette mobilité répond à des enjeux de variabilité du business et au besoin croissant de transversalité dans l'organisation. Évidemment, ce type d'organisation interroge beaucoup les relations managériales et la responsabilité des acteurs. Il oblige à transformer la relation de contrôle a priori : « mon équipe est présente dans un lieu fixe sur une plage horaire peu variable » pour l'amener sur le terrain de la confiance et du contrôle a posteriori : « mes équipiers dans l'établissement sont responsables de l'atteinte des objectifs qui leur ont été assignés ». Dans ces organisations flex-office, où l'espace et le temps commencent à se fragmenter, chacun amène alors ses réponses pour ne pas perdre la notion du collectif : s'installer plutôt dans telle partie du bâtiment, utiliser des messageries instantanées pour rester connecté, se retrouver à des moments privilégiés...Le nomadisme s'apprend et se dompte par les réponses techniques et organisationnelles.
En ce sens, le télétravail n'est ni plus ni moins que l'extension de ce concept de flexibilité sur un espace plus large - en dehors du bureau - et sur un temps plus long. Et même si le télétravail les magnifie, la plupart des difficultés organisationnelles, managériales, sociales, techniques et relatives à la sécurité des affaires ont déjà trouvé réponse dans ce cadre-là.
Les gains associés ne sont par ailleurs plus à prouver. Citons pêle-mêle : une responsabilité accrue pour les télétravailleurs, un environnement apaisé et des plages de temps choisies sans perte de temps dans les transports ; pour les autres, plus d'espace et de calme dans des bureaux moins chargés ; pour la cité, moins d'encombrement et de pollution ; pour les employeurs, une plus grande fidélisation des équipes, une empreinte carbone réduite, des gains en surface de bureaux, un changement de culture en ligne avec les besoins sociétaux actuels et ceux du business.
Pourtant, les entreprises ne sont pas toutes prêtes à ces nouvelles pratiques, les plus résistantes étant souvent peu avancées sur le chemin de la responsabilisation. Mais ce qui est nouveau, c'est que la volonté de cette transformation n'est plus exclusivement dans la main de l'employeur. La circulaire de cet été change tout et donne la légitimité aux employés par le droit !
Le droit, observateur de son temps, nous avait pourtant habitués à du retard. C'est bien une des premières fois qu'il se pose en avance de phase comme un levier pour agir ! Alors, engageons tous les acteurs dans une réflexion salutaire autour de la culture de la responsabilité, et pour cela, libérons le télétravail !