Prix alimentaires : ils n'ont jamais été aussi bas depuis 2010
Des ressources abondantes ont précipité l’indice des prix alimentaires de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au plus bas depuis juin 2010.
Mis à jour
06 juin 2015
"En 2015, la facture mondiale des importations alimentaires devrait toucher son plus bas niveau en cinq ans", prévoit l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui a simultanément publié, jeudi 7 mai, son indice mensuel des prix alimentaires ainsi que son rapport semestriel Perspectives de l’alimentation.
Ses derniers chiffres confirment cette perspective : l’indice des prix alimentaires a atteint en avril son niveau le plus bas depuis juin 2010, à 171 points, en chute de 19,1% sur un an. Les cinq indices de produits qui le composent ont tous dévissé au cours de l’année : -34,4% pour celui des produits laitiers, -24,2% pour le sucre, -20% pour les huiles végétales, -18,6% pour les céréales et -14,3% pour la viande. De fortes disponibilités, favorisées par de bonnes récoltes, expliquent ces baisses. Entre les campagnes 2013-14 et 2014-15, la production mondiale de céréales s’accroîtrait in fine de 0,9%, à 2548,3 millions de tonnes (Mt). "De nombreux acheteurs s'attendant à une nouvelle diminution des prix du blé dans les prochains mois", complète la FAO.
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Le marché du sucre demeure excédentaire et pourrait poursuivre sur cette lancée lors de la prochaine campagne, malgré de récents signes d’un potentiel rééquilibrage. "La forte dévaluation du real brésilien par rapport au dollar américain (en baisse de près de 30% en un an) aide les producteurs à vendre plus de volumes sur les marchés mondiaux sans affecter trop lourdement leur rentabilité", précisait mi-avril l’agence de notation Standard & Poor’s. Les hausses prévues de la production d’huile de palme en Indonésie et en Malaisie, les deux premiers producteurs mondiaux, apparaissent quant à elles à contre-courant du recul de la demande pour ce produit.
De plus sombres perspectives à long terme
Les prévisions à plus long terme de la FAO contrecarrent toutefois cet optimisme. L’organisme prévoit, pour la campagne 2015-16, une baisse de 1,5% de la production mondiale, à 2509,2 Mt. Pour la première fois depuis la campagne 2012-13, l’utilisation de céréales dépasserait la production (graphique ci-dessus). Les stocks seraient eux aussi en baisse. La production mondiale de céréales secondaires en 2015-16, enfin, est estimée à 1290 Mt, soit 2,6% en-deçà du record de l’actuelle campagne.
Franck Stassi
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