Premiers vols commerciaux
Les tout premiers passagers de vols commerciaux via des avions alimentés en biocarburants ont volé. Depuis le 15 juin, la compagnie allemande Lufthansa, en partenariat avec l'avionneur Airbus a démarré l'exploitation de quatre rotations quotidiennes entre Hambourg et Francfort (Allemagne). L'avion utilisé est un Airbus A321, dont l'un des moteurs est alimenté en un mélange à 50 % de biocarburants. Une prouesse due au groupe finlandais Neste Oil qui a obtenu la certification cet été de son biocarburant pour l'aéronautique. Son procédé NExBTL (biomass-to-liquids) permet de convertir plusieurs types de matières premières en biokérosène, comme des huiles végétales mais aussi des graisses animales récupérées auprès d'abattoirs. Le biocarburant utilisé aujourd'hui par Lufthansa est un mélange d'esters et d'acides gras hydrotraités. Autre projet lancé : celui de la société SkyNRG avec Finnair. La compagnie aérienne finlandaise a fait voler le 20 juillet un Airbus A319 entre Amsterdam (Pays-Bas) et Helsinki (Finlande). Trois autres vols similaires, un par semaine, sont programmés. Ces vols, qui sont à la fois les plus longs vols commerciaux en biocarburants et les premiers vols commerciaux continentaux dans le monde, utilisent un mélange 50/50 de kérosène standard et de biocarburant issu d'huiles végétales recyclées. Fondée par les groupes Air France KLM, North Sea Group et Spring Associates, SkyNRG fournit pour l'heure des biocarburants à base d'huiles de cuisson obtenues auprès de restaurants. D'autres compagnies se sont déjà engagées avec SkyNRG. Thomson Airways, qui prévoit d'opérer un vol hebdomadaire à partir du 28 juillet depuis Birmingham jusqu'à Palma et Alicante (Espagne) pendant un an. Et KLM qui démarrera en septembre un programme de 200 vols utilisant un mélange kérosène-biokérosène entre Paris et Amsterdam. Fourni par SkyNRG, ce biokérosène sera produit à partir d'huiles de cuisson usagées par Dynamic Fuels. Ce groupe américain construit actuellement une usine spécifique à Geismar, en Louisiane (États-Unis) pour une capacité prévisionnelle de près de 284 millions de litres de biokérosène, dans le cadre d'un investissement de 150 millions de dollars. L'usine convertira non pas des huiles, cette fois, mais des graisses animales.