Premier bilan encourageant de l'Afssi
Les neuf premiers mois de l'Association française des sociétés de services et d'innovations (Afssi) ont été « très riches en contacts, en adhésions. L'année a été motivée par l'analyse et la résolution d'un certain nombre de problèmes », s'est félicité Claude-Alain Cudennec, délégué général de la fédération créée en décembre 2012. Le deuxième congrès de l'Afssi qui s'est déroulé le 17 septembre a été l'occasion de revenir sur les actions menées par l'association et de débattre sur les grandes préoccupations du secteur de la sous-traitance de recherche pharmaceutique. « Nous sommes des partenaires extrêmement importants de la santé et du secteur des sciences de la vie en général. Cela suppose que nous soyons prêts. Nous avons besoin d'un environnement qui nous permette de renforcer cette position », a-t-il ajouté pour introduire cette journée où étaient présentes environ 150 personnes. Le premier sujet débattu a concerné les plateformes de recherches académiques, dont les activités ont été qualifiées par certain de « concurrence déloyale ». Des entreprises comme CapEval Pharma et Cynbiose ont ainsi témoigné d'appels d'offres perdus face à des plateformes académiques qui proposent des prix moins élevés. Un problème souligné par Jean-François Le Bigot, p-dg de CiToxLab : « Dans un environnement parfois difficile, nos entreprises se trouvent face à un prestataire œndlr : plateforme académiqueæ qui fait le prix qu'il veut avec des équipements, déjà payés, et que nous ne pourrons jamais avoir. Nous devons nous poser la question de la position de chacun ». Les entreprises adhérentes de l'Afssi sont spécialisées dans les services à la recherche et l'innovation du secteur pharmaceutique. Elles proposent de mener des études, de réaliser des analyses, etc. Elles se voient aujourd'hui concurrencées par des plateformes créées au sein de structures académiques. « Valoriser la recherche académique, cela fait partie du travail du chercheur. C'est du monde académique qu'arrivent les innovations de rupture et à terme, cela doit insuffler de l'innovation dans les PME et PMI », a souligné Jacques Grassi de l'Aviesan (Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé). Si personne n'a contredit ce constat, c'est la question des prix pratiqués par ces plateformes qui a fait débat. Jacques Grassi a alors détaillé la charte de bonnes pratiques Aviesan signée avec l'Afssi et portant sur les méthodes de facturation des plateformes académiques afin qu'elles se basent sur le coût réel et complet du service. « Il s'agit d'une charte, pas d'une loi », a-t-il indiqué. « Nous participons de manière enthousiaste à ce comité », a souligné Claude-Alain Cudennec.
Des collaborations de recherche public/privé
VOS INDICES
source
202 -4.72
Janvier 2023
PVC
Base 100 en décembre 2014
172.7 -2.15
Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
Base 100 en 2015
97.9 +0.51
Janvier 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 21.20 − Préparations pharmaceutiques
Base 100 en 2015
Des perspectives de collaborations entre plateformes académiques de recherche et sociétés de services ont par ailleurs été présentées. Ainsi, la société IDD Xpert a témoigné : « Aujourd'hui, nous sommes ravis de compléter notre offre avec des technologies très pointues de recherche qui nous mettent en valeur à l'international ». Car les plateformes académiques ont accès à des équipements « que les entreprises ne pourront pas s'offrir », a souligné Florence Agostino-Etchetto, directrice générale de Lyon Biopôle. Le pôle de compétitivité travaille donc pour inciter aux collaborations afin de « trouver la meilleure façon de travailler ensemble », selon la directrice générale qui s'est montrée convaincue : « les collaborations public/privé feraient grandir tout le monde ». L'Afssi travaille sur de tels rapprochements. Ainsi, le congrès a été l'occasion de la signature d'un partenariat avec Inserm Transfert, la filiale de valorisation de l'organisme public (voir encadré). Un type de contrat déjà mis en œuvre avec la SATT Conectus Alsace. « Connectus n'est pas seulement une structure de valorisation. Elle investit aussi ses fonds propres dans des fonds de maturation. Nous appliquons le principe de sous-traiter vers les sociétés de services. Par exemple pour la validation, nous nous tournons vers des prestataires validés. Les résultats ne sont ensuite pas contestés par les industriels », a témoigné Nicolas Carboni. Du côté de l'Afssi, Claude-Alain Cudennec a cité 13 projets identifiés par Connectus, « suffisamment originaux », que « nos membres sont capables de structurer pour leur donner plus de chances de réussite ». « Le membre qui investit aura le droit de premier regard sur les études liées au projet », a-t-il précisé.
L'association se positionne ainsi afin de créer des contacts et des opportunités de collaborations pour ses membres. Et en neuf mois d'existence, l'Afssi a déjà franchi le cap des 100 adhérents. « Nous avons besoin d'adhésions mais aussi de votre implication. Nous avons besoin d'un engagement militant », a martelé Philippe Genne, président de l'Afssi. L'association affiche par ailleurs son objectif d'atteindre 150 adhérents d'ici à la fin de l'année 2013. L'Afssi considère que le secteur représente 300 entreprises en France pour un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros et 10 000 employés. Les membres sont à 57 % des entreprises avec un chiffre d'affaires inférieur à 500 000 euros. « Nous représentons un tissu d'entreprises encore petites et fragiles. Nous avons à croître à partir de la France vers l'international », a souligné Claude-Alain Cudennec.
Un autre axe de travail concerne les financements. La jeune association entend « développer un partenariat avec les financeurs et investisseurs », selon son délégué général. Une table ronde a ainsi regroupé des acteurs de différentes structures de financement de sociétés. « Particulièrement en France, les sociétés mixtes trouvent très difficilement à se financer. Les outils de financement existent, mais cela reste difficile », a témoigné Christian Policard, directeur associé de Biotech Développement Conseil. Arnaud Delattre, président de Starquest, a rappelé les difficultés pour une société de capital risk vis-à-vis de « métiers très techniques et adossés à une industrie très lente car très réglementée ». De son côté, Julie Rachline, directrice des investissements de Turenne Capital, a souligné : « on investit en capital développement et c'est une aventure humaine ». Joachim Dupont, président d'Anaxago, a présenté sa plateforme de financement participatif qui finance aujourd'hui huit sociétés mais « pas encore dans le domaine de la pharma ». Des représentants du Comité Richelieu, de bpiFrance et de la Fondation internationale de la Maison de la chimie ont également présenté leurs solutions pour les sociétés d'innovations dans les services pour le secteur des sciences de la vie.
Dernier point abordé au cours de la journée de congrès : la relation avec les donneurs d'ordre, c'est-à-dire les grands groupes pharmaceutiques. « Développer les relations avec les donneurs d'ordre privés » fait partie de la liste des tâches que s'est fixées l'Afssi. L'organisation propose la mise en place « d'un engagement mutuel sur des objectifs définis conjointement » avec, par exemple, une conférence sur l'innovation qui permettrait aux grands groupes d'informer les adhérents de l'Afssi sur leurs besoins de R&D. L'Afssi propose également d'aider les donneurs d'ordres à identifier les entreprises capables de répondre à leurs besoins. La question de la relation entre donneurs d'ordre et sociétés sous-traitantes a ainsi été débattue, avec notamment Marc de Garidel, p-dg d'Ipsen et président du G5 et Tristan Ruysschaert, head External collaboration - preclinical safety de Novartis. « Dans le domaine préclinique, nous investissons énormément de ressources pour gérer nos sous-traitants. Nous voulons vraiment être sûrs d'avoir les bons. Nous ne pouvons pas nous permettre de changer tous les deux ans », a témoigné Tristan Ruysschaert.
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