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Le patron de PSA demande aux Etats européens de s’engager sur le réseau de charge électrique
[Infographie] Pourquoi tous les constructeurs automobiles se lancent dans le moteur hybride 48 volts
Moins cher qu’un hybride complet et presque aussi performant qu’un diesel, l’hybridation 48 volts permettrait d’atteindre les objectifs de CO2 fixés en Europe et en Chine.
Mis à jour
06 mars 2018
Une solution à peu près aussi performante que le diesel en termes de rejet de dioxyde de carbone (CO2) au même prix, voire moins cher ? Pour les constructeurs européens, pris en étau entre le désamour des consommateurs et de leurs États pour les moteurs roulant au gazole et l’évolution vers des normes antipollution de plus en plus strictes, cette perspective prend des allures de Graal. Fortement poussée par les équipementiers, qui y voient une source de débouchés, cette promesse semble pouvoir se résumer en deux mots : 48 volts, souvent désigné par le terme d’hybride léger (« mild hybrid » dans la langue de Shakespeare).
"Ce système vise à seconder le moteur thermique dans les phases où il n’est pas à sa meilleure forme, comme les moments d’accélération, détaille Christian Chapelle, le directeur chaîne de traction et châssis pour le groupe PSA. Mais il n’a pas la capacité d’offrir un roulage purement électrique au-delà de quelques centaines de mètres." Très schématiquement, l’hybridation légère consiste à doter l’ensemble des véhicules thermiques d’un alterno-démarreur de 48 volts, d’une petite batterie de 48 volts, ainsi que d’un convertisseur de courant de 12-48 volts. La batterie est rechargée via l’énergie récupérée au freinage et le moteur électrique peut l’utiliser ensuite pour aider lors des reprises.
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Une technologie qui n’est pas nouvelle, mais dont les caractéristiques séduisent les industriels pour le compromis qu’elle offre. Moins encombrante que les systèmes d’hybridation lourde (dit « full hybrid »), elle est surtout extrêmement abordable. "Le mild hybrid coûte 20 à 30 % du prix d’un hybride à plus haute tension, mais permet d’obtenir 50 à 70 % des bénéfices", se félicite Jean Balland, responsable du département contrôle moteur et dépollution au sein de l’équipementier américain Delphi, qui développe une offre dotée d’un compresseur électrique pour améliorer les performances du véhicule au démarrage.
La raison ? Les systèmes 48 volts intègrent des batteries de taille réduite et fonctionnent, comme leur nom l’indique, à basse et non à haute tension. Cette dernière requérant toute une série de blindages des batteries et autres câbles pour limiter les dégâts en cas d’accident, la facture finale des hybrides complets s’en retrouve d’autant alourdie.
Une technologie populaire en Chine
Au total, "pour un surcoût total d’environ 800 euros, le 48 volts permet d’obtenir des gains de consommation de l’ordre de 10 à 15 %", annonce Michel Forissier, le directeur R & D au sein du pôle systèmes de propulsion de Valeo. Les rejets de CO2 en sont, en conséquence, diminués de manière proportionnelle. Une aubaine pour les constructeurs européens, qui doivent réduire la consommation de leurs véhicules à 95 grammes de CO2 par kilomètre d’ici à 2021. Des généralistes aux marques premium, tout le monde se met donc à ce que Valeo a baptisé "l’hybride pour tous". À l’image du groupe PSA qui ambitionne d’introduire « largement le 48 volts, quasiment sur l’ensemble de nos véhicules », indique Christian Chapelle. Le constructeur prévoit une commercialisation des modèles aux alentours de 2020, date à laquelle le marché devrait véritablement décoller selon les prévisions.
Chez le constructeur bavarois BMW, Jean-Michel Juchet, le directeur de la communication et des affaires publiques, se montre un peu moins disert sur les ambitions de l’entreprise autour de l’hybride 48 volts. Mais le porte-parole de la marque allemande confirme que "son introduction est une solution pour progresser en efficience". Certains constructeurs proposent déjà des véhicules équipés de cette technologie, à l’image du Scenic Hybrid Assist de Renault… un diesel commercialisé depuis cette année. La future Audi A8 devrait également embarquer cette technologie, dans le sillage du SUV SQ7 de la marque aux anneaux.
Rampe de lancement pour la Chine
En 2025, les hybrides 48 volts pourraient représenter entre 10 et 15 % du marché, soit plus de 10 millions de véhicules par an, veut croire Valeo. Une technologie poussée avant tout par la Chine, très offensive sur le plan de la réduction de la consommation des véhicules afin de lutter contre les effets du CO2. "La Chine a déployé un plan volontariste, sauf que le pays ne dispose pas de diesel pour y parvenir, détaille Michel Forissier. Les constructeurs locaux n’ont donc pas hésité à adopter l’hybridation 48 volts, compte tenu de sa facilité d’implantation dans les véhicules et de son coût très accessible."
L’équipementier se targue d’ailleurs d’avoir pris rien de moins que "l’essentiel du business" du mild hybrid sur le premier marché automobile du monde. De quoi renforcer la position de Valeo dans la région. En 2016, le fournisseur automobile a enregistré une progression de son chiffre d’affaires de près de 22 % sur l’ensemble de l’année. À lui seul, le pays représente 14 % du chiffre d’affaires de Valeo. Pour l’instant seulement. Mais avec l’hybride léger en étendard, sa part de marché dans le pays pourrait progresser.
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