Pourquoi Terrena et Sofiproteol veulent racheter Doux
Trois ans après un dépôt de bilan retentissant, le volailler Doux s’apprête à rechanger de mains. Le groupe coopératif vendéen Terrena, accompagné par la société financière Sofiprotéol (filiale du groupe Avril), vient d’entrer en négociations exclusives pour acquérir la majorité de l’ancien groupe familial breton, sorti du redressement judiciaire le 29 novembre 2013. Terrena ne reprendrait que les parts de l’homme d’affaires Didier Calmels, soit 52,5 %, le reste du capital étant conservé par le groupe saoudien Al Munajem (25 %) et la famille Doux (22,5%). Voici les cinq principales raisons qui expliquent aujourd’hui cette opération.
Gastronome POURRA RIVALISER AVEC LDC
Gastronome, le pôle volaille de Terrena, va pouvoir s’affirmer en vrai poids lourd coopératif de la volaille. Il sera ainsi capable de rivaliser avec le leader français, le privé LDC et ses marques Loué, Maître Coq, Le Gaulois et Marie. Avec cette opération, Gastronome, déjà deuxième volailler français, devrait grossir de 530 millions d’euros (chiffre d’affaires attendu en 2015), s’ajoutant aux 888 millions d’euros de sa propre activité, se rapprochant des 2,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires de la branche volailles de LDC.
Une marque de produits élaborés pour Terrena
Terrena va disposer d’une marque forte en France, Père Dodu. Depuis longtemps, le groupe coopératif cherchait à se renforcer dans les produits élaborés de volailles en grandes surfaces, un marché en pleine expansion, où il était peu présent. Gastronome dispose de la marque Douce France pour les produits frais découpés, Gastronome au rayon surgelés ainsi que Fermiers d’Ancenis et Volailles du Gers pour les volailles label rouge.
des synergies pour son outil industriel
Terrena va renforcer son outil industriel qui compte 13 usines de volailles, avec les cinq sites restructurés et modernisés du groupe Doux. Des synergies pourront être mises en place notamment dans les achats, afin de baisser les coûts de production. Ce qui permettra au groupe de peser davantage face à la distribution.
Une branche export sortie du rouge
En grandes difficultés il y a encore quelques mois, la branche export de Doux, qui pèse 75 % du chiffre d’affaires du groupe, apparait aujourd’hui en bien meilleure santé. La baisse de l'euro face au dollar a permis au groupe de regagner de la compétitivité sur les marchés du Moyen-Orient notamment.
Une excellente opération pour Doux et Didier Calmels
Didier Calmels, spécialisé dans les retournements d’entreprises en difficultés, n’avait jamais caché son souhait de sortir du capital groupe une fois que celui-ci serait restructuré. Il devrait réaliser là une excellente opération financière. Et Doux verra son avenir assuré. Il trouvera en Terrena un excellent partenaire de long terme, prêt à investir dans le redéploiement de sa marque Père Dodu.