Pourquoi Rolls-Royce supprime 2600 emplois dans l'ingénierie de ses moteurs d'avions
Le groupe britannique Rolls-Royce va supprimer 2600 emplois en 18 mois. Une coupe qui intervient alors que les besoins en ingénierie pour ses moteurs dédiés à l’aéronautique diminuent. Et il est loin d’être seul dans cette situation…
Les grands avionneurs ne sont pas les seuls à voir fondre comme neige au soleil leurs équipes d’ingénierie. Les motoristes aussi. Et l’annonce de Rolls-Royce le prouve : le groupe britannique va supprimer 2600 emplois dans les 18 prochains mois dans sa division aéronautique, sur un effectif global de 55000 salariés dans le monde.
Selon le site de la BBC, entre 800 et 1200 emplois seraient supprimés au Royaume-Uni, à Derby et Bristol. Le groupe n’a pour le moment pas fourni plus de précisions. A la baisse des bénéfices prévue par le groupe lui-même, environ -4% pour l’année 2014, s’ajoute une conjoncture industrielle bien particulière.
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L’une des principales causes de ces suppressions d’emplois est en effet conjoncturelle : "de grandes équipes d'ingénierie étaient nécessaires pour le développement des moteurs Trent 1000 et Trent XWB, a déclaré le groupe. Ces programmes importants entrent désormais dans leur phase de production, ce qui réduit nos besoins en ingénierie". Ces moteurs équipent respectivement les nouveaux avions de ligne Boeing 787 et Airbus A350.
Bientôt d’autres annonces du même type ?
Un contrecoup des stratégies engagées par les avionneurs eux-mêmes, et en particulier par Airbus : le constructeur européen est en train d’achever une ère de nouveaux programmes (avec l’A380, l’A400M et dernièrement l’A350) pour se consacrer pleinement à la hausse de cadence de production de ces appareils. Et s’il n’y a pas de nouveau programme d’avions en vue, pas besoin de nouveau moteur non plus !
Ces importantes suppressions chez Rolls-Royce font écho à une situation également préoccupante en France. Si Airbus ne prévoit aucun licenciement du côté de ses ingénieurs bureaux d’études, reste que cette profession est confrontée depuis quelques mois à une baisse de charge significative. Certes le dégonflement des besoins en ingénierie de développement était prévisible, Airbus ayant toujours mis en avant le caractère temporaire de cette succession de nouveaux programmes.
Reste qu’en raison de son caractère ponctuel et localisé (les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées), il cristallise dans la filière aéronautique nombre de préoccupations. Selon les sources, entre 3000 et 5000 emplois pourraient être concernés en France dans les prochaines années. L’annonce de Rolls-Royce pourrait être la première d’une longue série.
Olivier James
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