Pourquoi le dossier STX France est loin d'être clos
La volonté du gouvernement de conclure le rachat de STX France avant les élections présidentielles est de plus en plus intenable. La reprise du chantier de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) qui devait intervenir fin février n'est toujours pas d’actualité.
Dans un article du Monde daté du 31 mars 2017, il est évoqué l’idée d’une solution franco-française pour la reprise de STX France, via une nationalisation provisoire afin de contrecarrer le projet de l'italien Fincantieri. Financièrement, cette solution pourrait tenir la route et ne grèverait pas trop les finances de Bercy. La fourchette évoquée pour la reprise des deux tiers du capital du chantier de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) se situe entre 80 et 100 millions d’euros.
La revente de 40 % du capital aux deux clients-armateurs de STX France, MSC et Royal Caribbean, parait, toutefois, "très nébuleuse" selon le secrétaire général de la CGT navale, Sébastien Benoit, qui évoque "un coup de bluff".
D'ailleurs, le gouvernement ne confirme ni n’infirme ce scénario auprès des représentants syndicaux de STX France. Surtout, il réaffirme que les négociations avancent avec Fincantieri – malgré le profond désaccord sur la part du constructeur italien – et qu’il veut à tout prix aboutir avant les élections présidentielles.
Le Comité d'entreprise a un mois pour rendre son avis
"Les discussions se poursuivent avec Fincantieri. Elles n’ont pas encore convergé mais des progrès significatifs ont été réalisés depuis janvier. Le gouvernement souhaite que le dossier avance rapidement mais cela ne se fera pas au prix du franchissement des lignes rouges qui ont été posées sur les questions relatives à l’emploi, à l’investissement, à l’autonomie et la gouvernance", indique le cabinet du Secrétaire d’Etat à l’Industrie, Christophe Sirugue, à l'Usine Nouvelle.
Que cela soit avec le plan A ou avec le plan B, inutile d’être diplômé de maths sup pour comprendre que l’affaire ne sera pas bouclée avant le 7 mai, sauf accord dans les prochains jours. Comme le rappelle la CGT de STX, "avant la signature à Séoul, le dossier de consultation doit être présenté au Comité d’entreprise qui doit rendre un avis consultatif, mais obligatoire dans un délai d’un mois. Or ce n’est pas à l’ordre du jour du prochain CE qui aura lieu le 6 avril". La signature devait intervenir fin février initialement, ce qui signifie que le CE aurait dû être consulté début février. Et c’est seulement après cette signature que le gouvernement français pourra faire jouer son droit de préemption s’il n’accepte pas les conditions du rachat.
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