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Pourquoi la réforme du code minier congolais est stratégique pour le véhicule électrique
Dans un double mouvement, la République démocratique du Congo rehausse ses taxes sur les métaux critiques et les "super-profits" et envisage une stratégie de vente directe du cobalt aux industriels des batteries et aux constructeurs automobiles. Les compagnies minières dénoncent la trahison de l’engagement congolais sur la stabilité réglementaire du secteur.
La RD Congo produit les deux tiers du cobalt, un métal qui figure en tête de liste des approvisionnements critiques de nombre d’industriels dans le stockage et les véhicules électriques. Kinshasa l’a bien compris et souhaite reprendre le contrôle de cette ressource pour en bénéficier plus largement qu’elle ne l’a fait jusqu’ici en accordant des conditions d’investissement attrayantes aux compagnies minières.
Cadre légal révisé et stratégie de vente directe
Le marché semble penser que "le futur du cobalt est aux mains de Glencore, Trafigura et [le groupe chinois] CMOC mais pas dans celles du Congo ou de [sa compagnie nationale] Gécamines", regrette le président de la minière nationale congolaise Albert Yuma. "Nous voulons légitimement contrôler le marché du cobalt car c’est le nôtre."
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Pour bénéficier de la hausse faramineuse du cours du cobalt, la RD Congo est en train de finaliser la révision de son code minier. La version votée le 27 janvier par les deux chambres du parlement congolais en introduisant une catégorie de métaux stratégiques taxés à 10% au lieu de 2% et une taxe de 50% sur les "super-profits". Entreraient dans cette définition les revenus de l’activité minière réalisés lorsque le cours de la matière concernée monte 25% au-dessus du prix envisagé dans l’étude de faisabilité bancaire. Un cas de figure relativement courant au vu de la volatilité des métaux extraits du sous-sol congolais. Le cuivre, par exemple, est remonté de plus de 65% et le cobalt de 150% depuis janvier 2016.
Des hausses liées au boom des batteries lithium-ion, composées principalement de nickel, de cobalt et de manganèse, et, pour le cuivre, du câblage électrique qui permet de les recharger et de les connecter aux composants qu’elles alimentent. Comme les terres rares il y a plusieurs années dans les énergies renouvelables et l’électronique, les matières des batteries d’appareils électroniques et de véhicules électriques sont les nouvelles matières critiques.
Les miniers refusent de se laisser déposséder
Les compagnies minières présentes en RD Congo, qui ont investi massivement ces dix dernières années dans le cadre d’un code minier incitatif datant de 2002, sont inquiètes. Elles font valoir un engagement précédent du gouvernement congolais à ne pas leur appliquer de modification du cadre légal durant une période de grâce de dix ans après le vote de cette modification. Une période de grâce remise en cause dans la version du nouveau code votée par le Parlement congolais. Plusieurs compagnies minières ont évoqué la possibilité de faire appel à un arbitrage international.
Le 11 décembre, les filiales locales de Glencore, Randgold resources, Invanhoe Mines et MMG avaient adressé un courrier commun à Leon Kengo wa Dondo et Aubin Minaku, respectivement présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale congolais, les enjoignant de suspendre le processus de vote et d’organiser une réelle consultation du secteur minier. Cette nouvelle loi "réduirait significativement la confiance des investisseurs dans l’environnement légal" de la RD Congo, affirmaient à l’unisson les miniers. Le PDG de Glencore Ivan Glasenberg avait par la suite rencontré personnellement le président congolais Joseph Kabila, sans réussir à le faire changer d’avis. Les votes des deux chambres ont été maintenus lors de sessions extraordinaires, le parlement congolais ayant fermé le 15 décembre pour reprendre ses travaux en mars.
Dans une déclaration publiée le 4 février, le PDG de Randgold Resources Mark Bristow affirme que cette décision "va sévèrement limiter la croissance de l’industrie minière en RD Congo ainsi que les perspectives économiques du pays lui-même". Le patron de Randgold regrette que "aucune de nos propositions et commentaires n’aient été pris en compte dans la version finale de la loi, qui s’avère plus draconienne encore que les versions de travail". La compagnie active dans l’or en RD Congo, en Côte d’Ivoire, au Mali et au Sénégal, établie à Jersey, a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires en hausse de 5% et un bénéfice en hausse de 14%. Elle a doublé le montant de ses dividendes.
Ivanhoe, cotée en Bourse au Canada, a senti passer le vent du vote congolais : ses actions ont perdu 17% de leur valeur en janvier, qui survient néanmoins après une hausse de 56% en 2017. Elle développe actuellement la mine de cuivre de Kamoa-Kakula. Des analystes très enthousiastes chez Bernstein avaient qualifié le projet de "plus gros gisement de cuivre de l’histoire de l’humanité" et la société de Robert Friedland d’ "entreprise la plus importante au monde", en raison de la demande croissante de cuivre pour le marché des véhicules électriques. Wood Mackenzie a depuis confirmé qu’il s’agissait du gisement non exploité le plus riche au monde. C’est en tout cas, de loin, celui à plus haute teneur en cuivre (3%). Prudent, Ivanhoe n’a pas souhaité commenter dans l’immédiat la modification du code minier congolais.
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