Pourquoi l'inflation menace les prix des produits alimentaires
Depuis le mois d'août 2020, le prix des matières premières agricoles s'envole à des niveaux historiques. Une situation qui concerne la majorité des céréales et fait craindre un retour de l'inflation sur les prix des produits alimentaires.
Depuis le mois d'août, les cours du blé ont augmenté de 20 %, ceux du soja de 40 %, l'orge et le maïs se sont renchéris de 30 % et l'huile de tournesol de 50 %. "Outre le blé dur, aucune céréale n'est épargnée par la hausse des cours", constate Sébastien Poncelet, directeur du développement chez Agritel. Une situation expliquée par les mauvaises récoltes de l'été 2020 et la hausse de la demande chinoise, et qui fait craindre un retour de l'inflation dans l'alimentation mondiale.
Une offre en légère baisse
Ces chiffres illustrent avant tout les déboires des productions de blé en Europe, de maïs aux Etats-Unis et de tournesol dans la zone de la mer Noire. En cause : la sécheresse et le phénomène Nina en Amérique du sud. "L'année a été marquée par des conditions métérologiques difficiles sur l'ensemble des continents", observe Sébastien Poncelet. A ces difficultés s'ajoute la décision de la Russie de fermer ses exportations. Via cette mesure, le premier exportateur mondial tente de faire baisser le prix intérieur du blé. Sous l'effet de la dévaluation de la monnaie, ce dernier est passé de 5 000 roubles la tonne en 2005 à 20 000 roubles actuellement. Egalement soumise à la forte fluctuation de sa devise, l'Argentine, autre grand producteur de blé et de soja, envisagerait de taxer également les exportations.
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