Pour vendre le Rafale, Florence Parly offre un "partenariat technologique et économique" à la Belgique
La ministre française des Armées relance la candidature du Rafale dans une carte blanche publiée mardi 5 décembre dans Le Soir et De Tijd.
Dassault Aviation n'a pas déposé de candidature "dans les formes" pourtant, ses avions de chasse décrochent une ambassadrice de choc en la personne de Florence Parly. Dans une carte blanche publiée ce mardi 5 décembre dans les journaux belges Le Soir et De Tijd, la ministre française plaide la cause du Rafale pour remplacer les F-16 en Belgique face à ses concurrents, le F-35 américain et l'Eurofighter Typhoon européen. Mettant en avant l'offre française de partenariat stratégique et économique attachée au Rafale de Dassault, Florence Parly tente de contourner l'incertitude juridique liée à l'absence d'une offre formelle de la France aux autorités belges, alors que Lockheed Martin et Eurofighter ont, eux, remis une offre officielle.
"La France et la Belgique sont déjà des partenaires unis. Nous combattons sur les mêmes théâtres, où nous luttons ensemble contre le terrorisme. Nos armées de l’air travaillent ensemble, notamment pour la police de l’air de l’OTAN", souligne la ministre des Armées dans sa tribune. Et de poursuivre, pour expliquer l'absence de formalisme de la candidature du Rafale : "Quand la Belgique a voulu renouveler sa flotte d’avions de combats, la France devait répondre. Elle devait répondre par une offre ambitieuse, durable, utile à nos deux pays comme à l’Europe. C’est ce que nous avons fait en proposant à la Belgique une offre simple : honorer sa demande d’avions de combat tout en lui proposant un partenariat plus large."
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Partenariat technologique et économique
Au titre de ses arguments, Florence Parly a exposé sa vision selon laquelle toute l'industrie française, aéronautique, spatial, et des technologies de pointe "serait mise à contribution dans le cadre du partenariat". La ministre soutient ainsi qu'au-delà de l'équipe locale du Rafale, "plus de 150 sociétés belges " seraient mises dans la boucle d'un tel projet. Ce qui représenterait "une centaine de projets industriels ou technologiques pour un montant de 4 milliards d'euros", insiste-t-elle. "La proposition française est ambitieuse. Elle ouvre la porte des avancées technologiques, à la valorisation du tissu industriel belge et à des emplois. Elle permet une défense optimale pour la Belgique et un grand pas pour la défense de l’Europe. Alors, je propose à la Belgique d’examiner ce partenariat, de le négocier si elle le souhaite et de choisir sereinement, au final, la meilleure offre au regard de ses besoins", conclue Florence Parly.
En octobre dernier, les autorités belges estimaient qu'elle n'a pas reçu une offre dans les règles de la part de la France pour l'appel d'offres visant à remplacer ses avions de combat. La ministre française des Armées avait alors déjà évoqué une proposition directe de partenariat stratégique entre les deux pays sous la forme d'un accord intergouvernemental. Ce partenariat prévoyait outre la fourniture de l'avion de combat tricolore, une coopération opérationnelle et industrielle. Dassault Aviation avait appuyé cette proposition rappelant qu'il coopérait déjà avec un réseau de plus de 800 entreprises belges pour des commandes annuelles de 800 millions d'euros.
La Belgique a lancé son appel d'offres au mois de mars en vue de remplacer sa flotte vieillissante de 34 avions de combats F16 pour un montant estimé à 3,6 milliards d'euros.
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