"Pour se protéger, certains [plasturgistes] envisagent de cesser l’activité début octobre", alerte Jean Martin, directeur général de Polyvia
Alors que la crise des prix sur les matières s'estompe, les plasturgistes se préparent à affronter celle de l’énergie. Les carnets de commandes sont bien remplis, indique Jean Martin, directeur général de Polyvia, l’union des transformateurs de polymères, mais la production est menacée aussi par une pénurie de main d’œuvre.
L’Usine Nouvelle - Quel est l’impact de la crise énergétique chez les plasturgistes ?
Jean Martin - L’inquiétude est vive. Le gouvernement nous parle de sobriété, c’est bien gentil, mais c’est la phase précédant l’abstinence. La crainte, c’est la rupture. Pour le moment, l’urgence est relative selon les entreprises. D’un côté, il y a celles dont le contrat d’énergie a été dénoncé par leur fournisseur et dont la priorité est de négocier avec EDF, et de l’autre, celles dont le contrat court encore quelques mois avec l’ancienne tarification. Ce sont les TPE et les PME qui sont les plus touchées. A l’exception des rotomouleurs et de certains extrudeurs qui utilisent le gaz pour leurs moules, la profession consomme surtout de l’électricité.
Comment les professionnels s’organisent-ils ?
La majorité de nos entreprises consacre entre 2,5 et 3% de leur chiffre d’affaires à leur consommation énergétique. Mais lorsque le prix est multiplié par sept, huit, voire neuf, sans visibilité sur l’avenir, les dirigeants ne savent plus comment faire. Pour se protéger, certains envisagent de cesser l’activité début octobre, d’autres début novembre. Les chefs d’entreprise désemparés préfèrent stopper la production plutôt que de subir des coûts qui risquent de les asphyxier. La situation se complique aussi pour ceux qui ne bénéficieront pas des aides gouvernementales car leur consommation énergétique est inférieure au seuil des 3% de chiffre d’affaires fixé par l’Etat. Ces entreprises, qui ont souvent investi dans des équipements moins énergivores ces dernières années, sont pénalisées aujourd’hui.
Des entreprises louent des groupes électrogènes, d’autres revoient leur organisation. La semaine de quatre jours est en réflexion.
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