Pour ScanUp, le Nutri-Score ne suffit pas au « mieux manger »
La fondatrice de l’application, Caroline Péchery, explique qu’il faut prendre en compte le niveau de transformation des produits en plus de leur qualité nutritionnelle. –
Mis à jour
25 juin 2019
« Rendre le Nutri-Score obligatoire ». Lors de son discours de politique générale du 12 juin, le Premier ministre Édouard Philippe a été direct sur son envie de développer l’indicateur nutritionnel. Il compte le défendre auprès de la Commission européenne afin qu’il s’impose sur l’ensemble des packagings en Europe. Le logo à cinq lettres est aujourd’hui apposé sur les emballages selon le bon vouloir des marques. Pourtant, une étude de Santé publique France de septembre 2018 indique que 87 % des Français souhaitent qu’il devienne obligatoire.
Un grand pas vers la transparence
Selon Caroline Péchery, la volonté d’Édouard Philippe « va dans le bon sens ». « C’est un grand pas vers la transparence pour le consommateur, un principe que nous défendons. » Pour autant, elle estime que cette « victoire » n’est qu’une « étape » : à lui seul, le Nutri-Score ne suffit pas à aider les acheteurs à choisir des aliments meilleurs pour leur santé. « Sur une même catégorie, les produits ont globalement tous la même note. » Les gâteaux seront pénalisés pour leur composition sucrée, même logique pour les charcuteries avec le gras ou encore les chips avec le sel.
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Avec son application, Caroline Péchery veut donc proposer « une vision un peu plus holistique de l’alimentation ». Ainsi, ScanUp permet de retrouver le groupe Nova des produits, l’indicateur qui détermine le niveau de transformation d’un aliment. La solution ne s’arrête cependant pas là : elle est aussi la seule à afficher l’indice Siga. Ce logo reprend le principe du groupe Nova, mais va plus loin en détaillant chaque catégorie en plusieurs sections, en fonction des différentes étapes de transformation et de la présence d’additifs. « Ce système a l’avantage d’être plus complet que de se baser uniquement sur les nutriments d’un produit », argumente la fondatrice de ScanUp.
Une lecture plus complexe, mais plus complète
Pour Caroline Péchery, le système Nutri-Score a ses limites, il occulte le côté transformation d’un produit. D’ailleurs, elle précise que la moitié des aliments favorablement notés par le Nutri-Score (A ou B) comporte des marqueurs d’ultratransformation. De même, 20 % des articles affichant une lettre C, D ou E au Nutri-Score sont médaillés par Siga. Le système de médailles de l’indice met en avant l'article à la meilleure recette pour une catégorie de produits (médaille d’or) ou ceux se distinguant de la concurrence par leur composition (médaille d’argent).
Depuis sa création à l’été 2017, l’application ScanUp a été téléchargée plus de 100 000 fois. Un chiffre bien faible par rapport aux 10 millions de téléchargements de la solution grand public Yuka. « Sur notre application, la clé de lecture est peut-être un peu plus complexe, mais elle est aussi plus complète. » C’est pourquoi de nombreuses personnes restent actives sur l’application. La communauté ScanUp représente aujourd’hui 75 000 utilisateurs. Si trois individus sur quatre la conservent, c’est parce qu’elle « touche une cible un peu plus spécifique », assure sa fondatrice.
Influer sur les produits de demain
En plus des fiches d’information sur les aliments, ScanUp se compose depuis l’été 2019 d’une plate-forme de cocréation de produit Clean Label. Partant du fait que deux articles sur trois disparaissent des rayons après leur lancement, l’application propose aux marques de soumettre leurs nouveautés à sa communauté. Il est ainsi possible pour les industriels de s’approcher au plus près des attentes du marché et, pour les consommateurs, d’influer sur la nourriture de demain.
Le premier produit à avoir vu le jour sur cette plate-forme a été lancé par Franprix. Les petites pizzas individuelles de l’enseigne sont en cours de déploiement dans les magasins. En s’appuyant sur les retours de la communauté ScanUp, Franprix a supprimé les marqueurs d’ultratransformation de sa recette, retiré les sucres ajoutés de la pâte à pizza ou de la sauce tomate et la fécule de la mozzarella. Résultat : l’indice Siga du produit a été réduit pour atteindre le niveau 4 (transformé gourmand). La recette a même reçu une médaille d’argent. D’autres projets sont en cours de conception via la plate-forme et devraient permettre à la communauté ScanUp de réellement améliorer le contenu des rayons.
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