Pour retrouver le chemin de la croissance, Opel va assembler des Buick pour le marché américain
La filiale allemande de General Motors (GM), Opel, va fabriquer des modèles Buick pour le marché américain, une décision censée répondre en partie à la stratégie de la direction du groupe qui veut rendre GM Europe rentable d'ici 2016.
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Mis à jour
15 janvier 2015
General Motors va confier à sa filiale allemande Opel le soin de construire des modèles Buick destinés au marché américain, une décision censée répondre en partie à la stratégie de la directrice générale du groupe, Mary Barra, qui a promis d'amener GM Europe sur le chemin de la rentabilité d'ici 2016.
Avec une économie européenne au ralenti et un marché russe - le troisième marché pour GM Europe derrière la Grande-Bretagne et l'Allemagne - les usines Opel tournent ces derniers temps à environ 70% de leur capacité. Mais la chute de l'euro face au dollar offre à Opel, comme à d'autres exportateurs de véhicules vers les Etats-Unis, un avantage tarifaire.
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l'usine de Gliwice en Pologne concernée
GM fera construire à Gliwice en Pologne une version de l'Opel Cascada, appelée Buick Cascada, qui sera destinée au marché américain. Bien que la Pologne ne fasse pas partie de la zone euro, l'annonce, à l'occasion du Salon automobile de Détroit, est un signe des développements à venir.
Opel a dit qu'il assemblerait un modèle de type "crossover" à son usine historique de Rüsselsheim, en Allemagne, en remplacement du monospace Zafira. Le groupe avait également évoqué la possibilité qu'une Buick destinée au marché américain y soit produite dans les prochaines années.
réaliser des économies d'échelle
Opel et Buick construisent déjà des voitures en utilisant la même plate-forme. Les Buick Regal et les Buick Encore partagent des bases communes avec des modèles Opel Insignia et Mokka. "Nous sommes en mesure de réaliser de meilleures économies d'échelle dans l'ingénierie et la fabrication en partageant les architectures de véhicules quand cela fait sens", a déclaré le porte-parole d'Opel.
Mary Barra et le président du directoire d'Opel Karl-Thomas Neumann travaillent sur un plan en trois étapes, connu en interne sous le nom "Drive!2022", afin de développer de nouveaux moteurs et une nouvelle famille de voitures telles que l'Adam, le cabriolet Cascada et une Insignia.
une SÉRIE D'ÉCHECS
Jusqu'ici General Motors a échoué à faire d'Opel un groupe rentable, malgré la fermeture de plusieurs usines, la cession de la filiale suédoise Saab et une tentative d'introduire la marque Chevrolet en Europe, mesure sur laquelle le groupe est revenu. GM a fermé l'usine Opel d'Anvers en 2010 puis celle de Bochum, en Allemagne, fin 2014, après avoir supprimé 12 000 emplois en Europe en 2004 et envisagé la vente pure et simple d'Opel en 2009.
Karl-Thomas Neumann a revu à la baisse les ambitions mondiales de la marque européenne et a déplacé la production du SUV Mokka de la Corée vers l'Espagne en 2014. Les investissements dans les nouveaux modèles comme la citadine Adam ont permis à la marque allemande d'augmenter ses ventes de 3% en 2014, à un peu plus d'un million de voitures.
un nouveau coup d'accélérateur sur les ventes
Les ventes cette année vont bénéficier d'un nouveau coup d'accélérateur avec la sortie de la nouvelle génération de la mini-compacte Corsa, qui s'écoule à environ 370.000 exemplaires par an. Le précédent modèle remontait à 2006, ce qui constituait un handicap face à la concurrence des Ford Fiesta, Peugeot 208 et autres Renault Clio.
Mais la faiblesse économique dans la zone euro et en Russie menace l'effort de redressement mis en oeuvre par Karl-Thomas Neumann. Les ventes d'automobiles en Europe stagnent à environ 20% en dessous des niveaux de 2007 et GM n'a plus réalisé de bénéfice net en Europe depuis 1999. Ford a reconnu à l'automne 2014 qu'il ne serait pas en mesure de renouer avec la rentabilité en Europe comme il l'avait espéré.
Avec Reuters
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