Pour que le Sud paye son gaz comme le Nord, GRTgaz a une idée
GRTgaz double ses installations de transport de gaz en Val de Saône pour mieux alimenter en gaz naturel le Sud de la France et permettre ainsi aux industriels de payer le même prix qu’au Nord.
Les industriels installés au Sud de la France ne payent pas leur gaz au même prix que ceux du Nord. "Ils le payent même parfois 50% plus cher", explique Olivier Aubert, directeur de l’offre chez GRTgaz. Une situation qui devrait perdurer jusqu’à novembre 2018. A cette date, GRTgaz aura mis en service son nouveau gazoduc Val de Saône, dont la construction a commencé en mars 2017. Il devrait entrer en service en novembre 2018. Il lui permettra d’acheminer suffisamment de gaz au Sud, qui était jusqu'ici principalement alimenté en GNL arrivant d’Algérie (9,5% de la consommation) via Marseille, et par du gaz naturel gazeux beaucoup plus abondant arrivant de Norvège (38,1%), de Russie (12%) et des Pays-Bas (10,8%). La France du gaz, qui disposait encore de 5 zones de marché différentes en 2005, sera ainsi unifiée sur une place de marché unique.
GRTgaz, créé en 2005 et dont Engie détient 75% du capital, transporte du gaz français pour le compte de 131 expéditeurs et livre directement 764 grands industriels dont 13 centrales de production d’électricité au gaz.
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Un nouveau gazoduc en Val de Saöne de 188 KM
Pour que tous payent le gaz au même prix, GRTgaz a décidé en 2015 de doubler la canalisation de la Vallée de la Saône par un nouveau gazoduc de 188 km de long entre Voisines (Haute-Marne) et Etrez (Ain). Il traverse trois régions (Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes), quatre départements (Haute-Marne, Côte-d’Or, Saône-et-Loire et Ain) et soixante-cinq communes. Composé de 11 000 tubes de 1,2m de diamètre, il acheminera du gaz à une pression de 68 bars. Il sera interconnecté au reste du réseau au niveau de trois stations : Etrez, Palleau (Saône-et-Loire) et Voisines. Le gaz sera, si besoin, recompressé à Etrez, ou un troisième compresseur fourni par GE va être installé.
Le budget total du programme est de 700 millions d’euros dont 520 millions pour la canalisation. L’Europe subventionne l’achat des tubes (100 millions d'euros) à hauteur de 65 millions d’euros. Les tubes sont été fournis par trois fabricants, deux allemands (Salzgitter Mannesmann et Europipe) et un turque (Borusan).
Un autre projet entre Marseille et Monpellier
Mais ce chantier de gazoduc, le plus important en Europe en ce moment, ne sera pas suffisant pour que le Sud de la France, qui consomme environ un tiers du gaz en France, soit servi comme le Nord. "Un autre ouvrage entre Marseille et Montpellier est en projet pour après 2018 avec l’autre transporteur de gaz français, TIGF qui couvre le sud-ouest, précise Olivier Aubert. C’est la somme des deux investissements qui va nous permettre de doubler nos capacités en France." Un besoin, mais pas une urgence. Car en 2035, la consommation de gaz en France devrait se situer entre 336 et 516 TWH, avec un scénario de référence à 385 TWh, soit moins qu’aujourd’hui. En 2015, la consommation de gaz en France a représenté 461 TwH en 2015, dont 36% dans l’industrie, 11% dans la production d’électricité et 53% dans les bâtiments résidentiels et le tertiaire. En 2016, elle a exceptionnellement atteint 463 térawattheures (TWh), soit une hausse de 9,9 %, principalement dûe aux besoins des centrales électriques compensant l’arrêt de plusieurs tranches nucléaires conjuguées à des températures basses.
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