Pour moins dépendre d'Apple, Foxconn pourrait se diversifier dans la production de puces
Le géant taïwanais de la sous-traitance électronique Foxconn manœuvre pour créer en Chine sa première usine de puces électroniques. De quoi se diversifier dans les services de production de semi-conducteurs en concurrence avec les fondeurs TSMC, UMC ou SMIC, en s’appuyant sur le savoir-faire de sa filiale japonaise Sharp. L'objectif étant de réduire sa dépendance vis-à-vis du client Apple.
Les ambitions de Foxconn dans les semi-conducteurs se précisent. Le géant taïwanais de la sous-traitance électronique, qui assemble l’essentiel des iPhone d’Apple, serait sur le point de parvenir à un accord avec les autorités chinoises pour l’implantation à Zhuhai d’une usine de fabrication de puces électroniques sur plaquettes de 300 mm. L’investissement se monterait à 60 milliards de yuans, l’équivalent de 9 milliards de dollars selon les sources du Nikkei Asian Review. Il serait financé conjointement par Foxconn, sa filiale japonaise Sharp et les autorités locales chinoises.
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Grande dépendance vis-à-vis du client Apple
Si le projet aboutit, il fournira au groupe de Terry Gou sa première usine dans les semi-conducteurs et concrétisera son vieux rêve de diversifier son groupe dans les services de fabrication de puces électroniques, une activité à plus forte valeur ajoutée que l’assemblage de produits électroniques.
Foxconn, coté à la Bourse de Taipei sous le nom de Hon Hai Precision Industry, tire aujourd’hui près de la moitié de son chiffre d’affaires d’Apple. Une dépendance qui le met dans une situation d’extrême vulnérabilité alors que le géant californien entrevoit des ventes d’iPhone inférieures aux prévisions initiales et que le marché des smartphones devrait baisser de 3% en 2018 selon le cabinet IDC. En se diversifiant dans les services de fabrication de semi-conducteurs, il veut rompre cette dépendance et sortir du carcan de la sous-traitance électronique, une activité où ses marges peinent à dépasser les 2%.
Mais de l’assemblage de produits électroniques, un travail largement manuel, à la fabrication de puces électroniques, un métier hautement technologique et automatisé, le chemin paraît hasardeux. Terry Gou a la réponse au problème : Sharp, l’un des joyaux de l’électronique au Japon dont Foxconn a pris le contrôle en août 2016. C’est sur le savoir-faire du groupe d’Osaka dans la production de semi-conducteurs qu’il compte s’appuyer pour mener sa diversification, selon le Nikkei Asian Review.
Plus connu pour ses téléviseurs, ses écrans LCD ou ses panneaux solaires, Sharp est en effet présent dans les semi-conducteurs avec des composants comme les capteurs d’images, les diodes laser, les circuits de contrôle d’écrans tactiles, les capteurs ou les tuners de télévision. Mais depuis ses difficultés au début des années 2010, il a arrêté le développement de ses technologies production. Ses technologies actuelles semblent suffisantes pour réaliser des circuits de téléviseurs, des imageurs et autres capteurs. Mais pas pour passer à la production de circuits plus avancés comme ceux dédiés à la conduite assistée automobile, la robotique et les automates.
Un marché dominé par TSMC
Foxconn ambitionne d’exploiter son usine pour les besoins internes des sociétés du groupe mais aussi pour des clients extérieurs. De quoi le mettre en compétition directe avec des fondeurs de semi-conducteurs comme les taïwanais TSMC et UMC, présents en Chine, et le chinois SMIC. Pour percer, il a besoin de se hisser au top niveau technologique.
Selon le cabinet IC Insights, les services de fonderie de semi-conducteurs représentent un marché mondial de 62,3 milliards de dollars en 2017, en progression de 8%. Il est dominé à près de 52% par le taiwanais TSMC, suivi par l’américain GlobalFoundries (10%), le taiwanais UMC (8%), le coréen Samsung Foundry (7%) et le chinois SMIC (5%).
Foxconn a tenté de mettre la main sur les mémoires flash NAND de Toshiba. Si elle avait aboutie, cette opération en aurait fait le deuxième plus grand fournisseur mondial de cette famille de puces derrière le coréen Samsung Electronics. Mais l'affaire a été remportée par le consortium Pangea mené par le fonds d'investissement américain Bain Capital. Cet échec ne semble pas avoir poussé Terry Gou à enterrer ses ambitions dans les semi-conducteurs.
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