Pour le Maroc, la Coupe du monde des clubs de football est un pari économique

Elle commence ce mercredi 11 décembre. Le Maroc espère rendre rentable pour son économie la Coupe du monde des clubs de la FIFA qui en général n’est pas une compétition très avantageuse pour les pays organisateurs. Il espère néanmoins dégager 25 millions d'euros de marge sur les deux coupes qu'il va accueillir en décembre 2013 et décembre 2014.

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Pour le Maroc, la Coupe du monde des clubs de football est un pari économique
Vue nocturne sur le stade de Marrakech

Le Maroc parviendra-t-il à rendre rentable une compétition dont aucun autre pays n’a voulu ? La décision de la Fifa, en décembre 2011, d’accorder au Maroc l’organisation des Coupes du monde des clubs en 2013 et aussi en 2014 n’a pas vraiment suscité de surprise : le royaume était le seul pays candidat !

"Au Maroc, certains estiment que la Coupe du monde des clubs est une compétition pour rien. Et que le Maroc s’est porté candidat parce que la FIFA lui a fait miroiter quelque chose d’extraordinaire. D'autres, dont je suis pensent, que c’est une très belle vitrine pour le pays", explique Lino Bacco, journaliste sportif à Casablanca.

La première compétition, celle de cette année, aura lieu dans les stades de Marrakech et Agadir du 11 au 21 décembre, date de la finale à Marrakech.

En attendant, le ministre des Sports et de la Jeunesse, Mohammed Ouzzine, ne cesse de répéter l’ambition du Maroc : 1 milliard de dirhams de recettes brutes (88 millions d'euros) pour les deux compétitions. Ces recettes proviendraient essentiellement des dépenses des quelques 100 000 spectateurs étrangers, attendus au royaume lors de chaque édition.

UN COÛT de 62 millions d'euros

D'après les prévisions du ministère, 320 millions de dirhams de recettes viendront des dépenses des supporters, 60 millions de dirhams de la billetterie, 160 millions de dirhams du merchandising et 6 millions de dirhams des sponsors. Le nombre de spectateurs attendus en décembre cette année est donc au moins de 150 000. L'édition 2012 au Japon avait attiré 283 000 spectateurs.

MAROC TELECOM SPONSOR

En face, le cabinet d’études Capital consulting, sollicité par le ministère des Sports, a évalué les coûts d’organisation à 700 millions de dirhams (62 millions d'euros), dont seulement 80 millions à la seule charge de l’État, pour les deux compétitions, sans préciser les différents postes budgétaires (il a fallu notamment mettre aux normes les équipements : vestiaires, loges, billeterie...).

Le reste devrait être versé par les sponsors de l'évènement de la FIFA. Côté entreprises internationales, il s'agit des "affiliés marketing" Toyota (qui appose son nom à la manifestation), Adidas, Coca-Cola, Emirats, Visa et Sony. Les sponsors marocains sont Maroc Telecom et la Marocaine des Jeux. Le montant détaillé des contrats n'est pas connu.

Mais de son côté, le Maroc a dû payer à la Fifa près de 210 millions de dirhams par compétition pour avoir le droit de les accueillir. Il a même dû déposer une caution de 320 millions de dirhams de garantie auprès de la fédération internationale.

Au-delà de l’équilibre financier annoncé mais précaire, les partisans de l’évènement parient sur ses externalités positives, en particulier en termes de notoriété et de tourisme car très peu d'entreprises marocaines sont associés à l'évènement.

"Les villes qui accueilleront les matchs vont valoriser l’évènement. Il y aura beaucoup de supporters allemands et brésiliens. Il y a bien sûr les ‘touch and go’, ce qui ne viennent que pour un match et repartent immédiatement, mais il y a aussi ceux qui en profitent pour prendre une semaine de vacances dans le pays organisateur. C’est ceux là qu’il faut viser. Il ne faut pas seulement vendre le produit foot, mais aussi Marrakech et Agadir, avec des manifestations culturelles, des divertissements ... Les pleins feux seront sur le Maroc, autant en profiter", indique Lino Bacco.

En début de semaine dernière, la moitié des billets avaient été vendus soit 150 000 places, selon l'AFP.

Quant à la FIFA, elle assure que l'évènement lui coûte plus qu'elle ne lui rapporte. Avec une carotte pour le Maroc. Dans une interview au quotidien marocain Le Matin, Sepp Blatter le président de la FIFA a assuré qu'une réussite des évènements de cette année et de l'an prochain serait "un vrai test" pour mesurer la capacité du Maroc à organiser un jour la Coupe du monde comme l'aspire le Maroc. Mais ça, c'est une autre histoire et cela ne serait pas avant 2026.

À Casablanca, Julie Chaudier


Ci-contre : logo de la compétition

Sept clubs en lice...
La compétition va se dérouler du 11 au 21 décembre. Cette dixième édition comptera 8 matchs au total.
Les clubs en compétition sont le Bayern de Munich (Allemagne), l'Atlético Mineiro (Brésil), CF Monterrey (Mexique), Al Ahly (Égypte), Guangzhou Evergrande (Chine) avec en barrage Auckland City (Nouvelle-Zélande) et le Raja Club Athletic de Casablanca (Maroc).
La prime pour le vainqueur s'élève à 5 millions de dollars et 1 million de dollars au minimum pour les autres participants.
Les stades de Marrakech et Agadir ont chacun une capacité d'environ 45 000 places.

 

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