Pour Janet Yellen, la Fed doit encore soutenir la reprise
WASHINGTON (Reuters) - Janet Yellen, choisie par Barack Obama pour prendre en février la présidence de la Réserve fédérale américaine, estime que la banque centrale a encore du travail à faire pour soutenir l'économie et l'emploi, dont les performances restent insatisfaisantes à ses yeux.
"Je crois que le soutien à la reprise aujourd'hui est le chemin le plus sûr pour revenir à une approche plus normale de la politique monétaire", écrit l'actuelle vice-présidente de l'institution dans une allocution préparée pour son audition jeudi par la Commission bancaire du Sénat.
Janet Yellen sera la première femme a présider la banque centrale américaine si sa nomination est confirmée par le vote des sénateurs, ce que prédisent la plupart des observateurs. Mais elle sera sans doute soumise jeudi à un feu roulant de questions d'élus républicains critiques de la politique monétaire actuelle, trop accommodante à leurs yeux.
Dans son allocution, Janet Yellen explique que l'économie et le marché du travail aux Etats-Unis affichent actuellement des performances "très loin" de leur niveau potentiel et elle note que les pressions inflationnistes restent contenues.
"L'inflation évolue en dessous de l'objectif de 2% de la Réserve fédérale et elle devrait continuer de le faire pendant un certain temps", explique-t-elle dans le texte de son allocution, rendu public dès mercredi par la Fed.
Les futures sur actions et obligations ont gagné du terrain après la publication de ce texte, tandis que le dollar cédait du terrain face à l'euro, ce dernier remontant tout près de 1,35 dollar.
Les membres de la commission sénatoriale, qui doivent se prononcer sur le choix de Janet Yellen avant de convoquer un vote de l'ensemble des sénateurs, devraient l'interroger notamment sur les risques liées à la politique dite d'"assouplissement quantitatif" (QE), qui conduit actuellement la Fed à acheter pour 85 milliards de dollars d'obligations par mois afin de soutenir le crédit et l'activité économique.
La banque centrale américaine maintient des taux d'intérêt quasi-nuls depuis fin 2008 et sa politique d'assouplissement quantitatif a contribué au quasi-quadruplement de son bilan, à 3.800 milliards de dollars.
Les critiques à son encontre mettent en avant les risque d'inflation et de bulles financières associés au "QE".
Alister Bull; Marc Angrand pour le service français