Pour Carlos Tavares, le passage au 100% électrique « crée un risque social »
Le directeur général de Stellantis Carlos Tavares veut éviter des fermetures d'usines en Europe mais avertit de l'impact de l'électrification du secteur automobile sur la compétitivité du groupe, a-t-il déclaré dans une interview publiée mardi 18 janvier sur le site des Echos.
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Mis à jour
19 janvier 2022
Un mois après avoir assuré que le coût de l'électrification « dépass[ait] les limites » de la filière automobile, Carlos Tavares dégaine à nouveau. Bien que le directeur général de Stellantis ait dévoilé en juillet sa stratégie pour conquérir ce nouveau marché, il se montre toujours sceptique face à cette technologie et n'hésite pas à le faire savoir. Dans une interview accordée au quotidien Les Echos et publiée mardi 18 janvier, le patron a cette fois affirmé que le passage au tout électrique créait « un risque social ».
Carlos Tavares a notamment évoqué la décision de la Commission européenne d'interdire la vente de véhicules à moteurs thermiques d'ici à 2035, et a regretté que les voitures hybrides ne puissent bénéficier d'un sursis. « Vaut-il mieux accepter de faire rouler des voitures hybrides thermiques très performantes pour qu'elles restent abordables et apportent un bénéfice carbone immédiat, ou faut-il des véhicules 100 % électriques que les classes moyennes ne pourront pas se payer ? », s'est demandé le directeur général en rappelant que les technologies électriques sont 50% plus chères que les thermiques.
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Une concurrence féroce
Le patron de Stellantis a également indiqué vouloir éviter les licenciements, tout en renvoyant la balle du côté des gouvernements. « Nous devons aussi rester compétitifs. L’avenir de nos sites dépendra également des contraintes politiques sur la décarbonation en Europe et de ses conséquences sur le marché automobile », a-t-il précisé, en ajoutant : « Nous verrons dans quelques années les constructeurs qui auront survécu et les autres ».
Confronté à la concurrence des constructeurs automobiles spécialisés dans l'électrique, comme Tesla ou la start-up Rivian, Stellantis n'a pas eu d'autre choix que de prendre ce virage. Le constructeur a promis d'investir 30 milliards d'euros d'ici 2025 dans des nouvelles architectures de véhicules, des usines de batteries, l'approvisionnement en matières premières et les nouvelles technologies. Pas plus tard que le 30 novembre dernier, le groupe a annoncé avoir investi avec l'allemand Daimler dans Factorial Energy, une start-up américaine de batteries dites « solides ».
Avec Reuters (Laetitia Volga, édité par Nicolas Delame)
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