Pour Airbus, Safran et consorts, la pénurie de talents contraint au renouveau
Le secteur aéronautique recrute de nouveau à tour de bras. Si les grands groupes comme Safran et Airbus sont en première ligne, tous les sous-traitants suivent le mouvement. Avec un maître-mot : sortir des sentiers battus pour faire face à la pénurie de talents.
Magny-les-Hameaux, dans les Yvelines. Sumecatronic, sous-traitant aéronautique spécialisé dans l’usinage de précision, voit son chiffre d’affaires – 4 millions d’euros en 2021 – se redresser. Mais cette PME de 40 salariés qui vient d’acquérir deux entreprises, se heurte à un obstacle inattendu. « J’ai un besoin terrifiant de recruter », s’alarme Steve Camer, son directeur général. Il cherche, sans succès, à recruter trois personnes. Tourneur, fraiseur, rectifieur, ajusteur… « J’en suis à devoir refuser un contrat avec un grand groupe pour cause de manque de main d’œuvre, déplore le dirigeant. J’ai presque envie d’aller au supermarché d’en face pour débaucher des jeunes. »
A 700 km de là, à Hasparren (Pyrénées-Atlantiques), Lauak, 1250 salariés, a besoin de 150 nouvelles recrues cette année. Après un sérieux trou d’air, le sous-traitant prévoit de retrouver un niveau d’activité équivalent à 2019 en 2023.
Lauak est à la recherche de chaudronniers, de soudeurs et d’ajusteur monteurs. Mais là encore, c’est la pénurie de candidats. « Nous sommes aussi implantés au Mexique et en Inde, où il est plus facile d’embaucher, glisse Mikel Charriton, le directeur général. Il est clair que nous allons développer tous nos sites mais en tenant compte de leur potentiel en terme de recrutement. » En clair, si la main d’œuvre venaient à manquer en France, certaines productions partiront à l’étranger…
Le changement de décor est radical pour le secteur aéronautique : après un an et demi à tailler dans les effectifs, grands groupes et PME recrutent à tour de bras.
[...]Cet article est réservé à nos abonnés L'Usine Nouvelle
Soutenez un journalisme d'expertise.
VOS INDICES
source