PME et ETI interpellent François Hollande sur le financement de l’industrie
Il n’a pas encore dévoilé son programme complet, prévu pour la fin janvier, mais il en énonce déjà quelques pistes. François Hollande, le candidat du Parti Socialiste, a tenu son premier meeting de campagne hier soir à Mérignac, en Gironde, au cours duquel il a réitéré sa volonté de mettre en place un pacte productif. "Il faut dire comment nous allons accompagner les PME pour devenir exportatrice, il faut les accompagner sur le plan fiscal, dans la recherche de capitaux", a déclaré le candidat.
Autant de thèmes qu’il a abordé au cours de la journée d’hier avec des PME et ETI (entreprise de taille intermédiaire) industrielle de la région. Après la visite de l’usine d’ASTF, un sous-traitant de l’aéronautique spécialisé dans la chaudronnerie, et du site de Serma Technologies, une société d’ingénierie, François Hollande s’est entretenu pendant une heure et quart avec 25 entrepreneurs industriels de la région Aquitaine réunis par Alain Rousset, le président PS du conseil régional.
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Plusieurs filières industrielles étaient représentées autour de la table ronde (énergies renouvelables, industrie du bois, aéronautique, électronique, etc.) afin d’aborder les problématiques des PME avec le candidat. Avec pour thème fédérateur, la difficulté du passage de la PME à l’ETI, qui requiert des financements difficiles à trouver.
"Les banques ne jouent pas le jeu"
"Il est fondamental que les PME passent au stade d’ETI et pour cela, elles doivent être aidées à l’export, elles doivent travailler en réseau, mais il faut aussi que les banques soient moins frileuses", explique Marc Dus, le directeur des opérations du groupe Serma Technologies, une ETI de 64 millions d’euros de chiffre d’affaires prévisionnel en 2011, avec 650 salariés, implantée en France, en Allemagne, en Tunisie et au Royaume-Uni. "Il y a un sentiment général que les banques ne jouent pas le jeu, reprend-il. Les industriels présents proposaient que la Caisse des dépôts, l’Etat et les banques, trouvent un accord pour financer les projets industriels sans se limiter à la prise en compte des ratios financiers. Il faut être capable de prendre un risque industriel."
De même, les industriels ont souligné l’importance de la continuité des aides publiques à l’industrie. En citant l’exemple du photovoltaïque, dont la filière a été très impactée par le revirement du gouvernement sur les tarifs de rachat de l’électricité. François Hollande a d’ailleurs indiqué aux entrepreneurs être partisan de maintenir l’une des aides phares au entreprises, le Crédit d’impôt recherche, mais en l’orientant plus vers les PME que vers les grands groupes.
Sur toutes les thématiques soulevées par les chefs d’entreprises, François Hollande s’est révélé être "à l’écoute". "Ce que nous espérons maintenant, c’est qu’il se serve de ces échanges pour affiner sa stratégie", conclut Marc Dus.
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