Plus de légumes et moins de viande pour nourrir 10 milliards d'humains en 2050
Comment nourrir 10 milliards d'habitants sans mettre en danger l'environnement ? C'est la question sur laquelle se sont penchés les experts de la Commission EAT Lancet. Ils élaborent cinq stratégies pour atteindre cet objectif.
On le sait, l'agriculture et l'alimentation sont des leviers puissants pour améliorer la santé des êtres humains. Pourtant, mal gérées, elles peuvent également se révéler être une menace pour la planète. Alors que les perspectives démographiques annoncent que 10 milliards d'humains habiteront la terre d'ici à 2050, la revue médicale The Lancet et la Fondation EAT se sont penchées sur des solutions pour garantir "une alimentation saine et durable".
Plus de légumes, moins de protéines animales
A l'issue de trois ans de consultations et de recherches, les 37 experts ont dressé leur menu. Sur la carte, pas de surprise : des légumineuses, des fruits, un peu moins de protéines animales. Les experts de la commission recommandent en effet le doublement des aliments dits sains comme les légumes ou les fruits et la réduction des ingrédients dits "moins sains" parmi lesquels se retrouvent les sucres ajoutés et la viande rouge (à réduire à 70 grammes par jour, selon l'Anses). Ces recommandations permettent d'obtenir un régime que la commission qualifie de gagnant / gagnant: "bon à la fois pour la santé et l’environnement."
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Éviter 11 millions de décès par an
Des suggestions qui ne sont toutefois pas "un régime exact" se défend la commission. En effet, "une interprétation et une adaptation locales du régime alimentaire universel est nécessaire et doit refléter la culture, la géographie et la démographie de la population et des individus", précise le rapport. Et les experts de rajouter : "il y a de la place pour les mangeurs de viande et les végétaliens autour de la table." La commission EAT Lancet explique que ce régime alimentaire permettrait d'éviter 11 millions de décès prématurés par an.
Des actions multisectorielles et multi-niveaux
Pour atteindre cet objectif, les experts recommandent des "actions multi-sectorielles et multi-niveaux, à mener à l'échelle mondiale". Ils établissent ainsi cinq stratégies. Parmi les priorités établies par la commission : la réorientation des politiques agricoles vers la qualité plutôt que la quantité: "L'alimentation, les politiques agricoles et marines doivent être réorientées vers des pratiques de production qui améliorent la biodiversité plutôt que de viser uniquement à augmenter le volume d’un faible nombre de cultures, dont une grande partie est actuellement utilisée pour l'alimentation animale", expliquent les chercheurs.
Cette politique va de paire avec le second objectif déterminé par les chercheurs: l'identification et l'intensification des productions agricoles "durables".
Autre stratégie avancée par la commission EAT Lancet : l'engagement international et national pour une alimentation saine et durable. Dans le viseur des chercheurs, les pouvoirs publics qui peuvent "rendre les aliments sains plus disponibles, accessibles et abordables au lieu d'alternatives moins saines, améliorer l'information et la commercialisation des aliments, et investir dans l'information sur la santé publique et l'éducation sur la production durable".
Enfin, les experts recommandent de mettre en place une gouvernance stricte des océans et des terres et une réduction d'au moins 50% des déchets et pertes. Ce plan d'action s'adresse avant tous aux gouvernements mondiaux. Reste à savoir si ces derniers seront réceptifs aux conseils des chercheurs.
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