Selon Mentor Graphics, plus de 130 pépites dans le monde développent des puces électroniques dédiées à l’intelligence artificielle. Elles ont capté 43% du financement en capital-risque alloué aux start-up fabless de semi-conducteurs depuis 2012.
L’intelligence artificielle, c’est le grand buzz du moment. Et cela se voit dans l’effervescence de start-up de semi-conducteurs sur le sujet. "Il y a plus de 130 dans le monde qui développent des puces dédiés à l’intelligence artificielle et au machine learning, financées par capital-risque, affirme Walden Rhines, PDG de Mentor Graphics, société américaine de CAO électronique rachetée en mars 2017 par le géant allemand Siemens. A cela, il faut ajouter celles financées par des business angels ou des grands groupes industriels."
1 163 millions de dollars de capital-risque depuis 2012
Avec la levée de 1 163 millions de dollars depuis 2012, ces pépites ont capté 43% du total du financement en capital risque consacré aux start-up fabless de semiconducteurs sur la même période. Elles ont levée trois fois plus d’argent que celles dans les crypto monnaies (465 millions de dollars), quatre fois plus que celles dans les communications et la 5G (301 millions de dollars), cinq fois plus que celles dans les puces mémoires (274 millions de dollars) et six fois plus que celles dans les composants analogiques et de puissance (237 millions de dollars), ou les Mems et capteurs (220 millions de dollars). Depuis le début de l’année, elles ont bénéficié d’un apport de capital-risque de 786 millions de dollars, soit 44% du total de 1 802 millions de dollars investi dans l’ensemble des start-up fabless de semi-conducteurs.
"L’intelligence artificielle n’est pourtant pas un sujet nouveau, fait remarquer Walden Rhines. On en parlait déjà beaucoup il y a 30 ans. Mais à l’époque, son développement se heurtait au manque de données à analyser, aux limites des capacités de traitement disponibles, aux faibles performances des algorithmes et surtout à l’absence d’applications phares indispensables à son décollage. Aujourd’hui, tous ces obstacles sont en train de tomber."
Beaucoup de ces start-up se situent aux Etats-Unis. Mais cette effervescence se voit également en Chine, où le nombre de sociétés fabless de semi-conducteurs a littéralement explosé, grimpant de 518 en 2012 à 1 380 en 2017. La France compte en moins deux pépites actives sur le sujet : Kalray pour l’automobile et les datacenters, et GreenWave Technologies pour des systèmes embarqués plus banalisés comme les caméras de vidéosurveillance ou les capteurs de surveillance des machines tournantes.
Les géants d'internet, nouveaux entrants
Les équipementiers électroniques et systémiers comme Apple, Huawei Technologies, ZTE ou Tesla font figure de nouveaux entrants dans les semi-conducteurs à la pointe du développement de puces pour IA. Tout aussi inattendue, l’arrivée des géants d’internet comme Amazon, Alibaba, Facebook, Google ou Microsoft. "Ces nouveaux entrants développent leurs propres puces d’intelligence artificielle pour optimiser leurs serveurs et leurs datacenters, analyse Walden Rhines. Certains vont jusqu’à en proposer des versions pour les objets connectés. Leur objectif n’est pas de faire du business avec des semi-conducteurs mais de contrôler toute la chaine de valeur de la data, depuis l’Edge jusqu’au cloud." C’est ce que font déjà Google, Huawei Technologies et bientôt Alibaba.
Tesla est en train d’étoffer ses équipes de conception de circuits intégrés électroniques. L’objectif est de remplacer les accélérateurs graphiques actuels de Nvidia par une puce spécifique qui multiplierait par dix les performances du système de pilotage automatique de ses voitures autonomes. De son coté, Microsoft développe une puce neuronale pour son casque HoloLens de réalité virtuelle, capable de réaliser du traitement holographique à faible consommation d’énergie de façon à préserver au maximum la batterie.
Les grands acteurs traditionnels des processeurs comme Intel, Nvidia, AMD ou Qualcomm n’ont qu’à bien se tenir. Ils risquent d’être concurrencés non seulement par la myriade de pépites mais aussi par les systémiers et géants d’internet.
Ingénieur Arts & Métiers, Ridha Loukil couvre les industries électronique et informatique pour L’Usine Nouvelle depuis avril 2012. Il suit ainsi les secteurs des semiconducteurs, de l’électronique grand public, le cloud computing, le Big Data, le logiciel Open Source ou encore la cybersécurité. Auparavant, Ridha était rédacteur en chef du mensuel Industrie et Technologies
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