PLM : TFTLabs invente la messagerie instantanée en 3D
J’ai rencontré voici quelques jours en exclusivité les dirigeants de TFTlabs, une start-up lyonnaise qui utilise les technologies Web standard pour proposer une gamme d’outils de visualisation 3D. Basée sur le Cloud Computing, elle simplifie la communication entre partenaires autour de modèles 3D, au point de la rendre aussi simple à utiliser que le mail.
Testez cela en exclusivité cela avec notre modèle 3D.
La visualisation 3D interactive serait-elle une spécialité lyonnaise ? On peut se poser la question avec la création de TFTLabs qui lance des outils de visualisation 3D fonctionnant à travers le Cloud Computing. En effet, l’équipe de cette start-up avait déjà été à l’origine de Trade & Technologies France (TTF), du logiciel Project Reviewer et du format compressé PRC, passés dans le giron d’Adobe en 2006 et dont la technologie a servi de base au PDF 3D.
« Dans les années 2000, nous avions utilisé l’état de l’art de la technologie pour créer des outils de visualisation s’affranchissant des logiciels de CAO servant à créer les modèles 3D. A tel point que nous pouvions créer à l’écran des assemblages ultralégers composés de modèles issus de systèmes hétérogènes. Aujourd’hui les avancés de la technologie se font sur le Web et le Cloud Computing, c’est pourquoi ils sont au cœur de notre offre », explique Jean-Luc Brocard, directeur général et co-fondateur de TFTLabs.
Et de fait l’équipe d’une quinzaine de développeurs est parti voici deux ans d’une feuille blanche, avec en tête 3 axes directeurs : communication ; ouverture et évolutivité.
« Pour bien communiquer, il faut que les données 3D soit accessibles et manipulables par ceux qui en ont besoin à travers n’importe quel navigateur Web, sur n’importe quelle plate-forme, même nomade, avec un bon niveau de sécurité. C’est pourquoi toute notre technologie est basée sur des standards (HTML 5, Javascript, WebGL…), le format compressé JSON (JavaScript Object Notation) éditable textuellement et des API en JavaScript/Representational State Transfer (REST), afin de garantir la pérennité de l’accès aux données des utilisateurs », explique François Chrétien, président et co-fondateur de TFTLabs, qui est responsable du développement.
Cliquez sur le robot, après vérification des capacités 3D de votre navigateur
et éventuelle mise à niveau vous pourez le manipuler.
Une offre modulaire
L’offre de TFTLabs se décline en quatre produits. Les éditeurs d’outils de création de modèles 3D (CAO, calcul…) qui veulent adopter cette nouvelle technologie de visualisation pour l’intégrer à leur offre, doivent utiliser un ‘‘tools kit’’ permettant de sauvegarder directement les modèles 3D en format JSON, c’est TFT4iT. Sa technologie et son accessibilité via le Web leur évite l’installation et la mise à jour de bibliothèques graphiques avec les sauts de versions que cela suppose pour les clients. Les modèles sont bien évidemment ‘’nettoyables’’ pour ne communiquer que l’information souhaitée aux partenaires.
Mais tout utilisateur d’outils de CAO 3D peut aussi utiliser cette technologie, même si elle n’est pas encore adoptée par l’éditeur. Il lui suffit de se connecter sur le site de TFTLabs, de créer un compte avec login et de lancer TFTWeb. Il peut alors ouvrir tous ses fichiers, plus de 20 formats CAO sont déjà supportés, et les partager en format JSON avec ses partenaires, via le serveur Web TFTSrv qui peut être hébergé soit sur le Cloud soit au sein de l’outil de GDT de l’entreprise. Mais l’utilisateur peut aller bien au-delà du simple partage de fichiers en créant avec TFTWeb des pages Web actives personnalisables incluant des modèles 3D animables (séquence de montage, vue éclatée…), des annotations, des cotations, etc.
Ces pages, partagées en temps réel, peuvent alors servir à conduire des réunions au cours desquelles les modifications apportées au modèle original par son créateur sont visibles par le destinataire dès leur sauvegarde, et dont les traces seront stockées dans l’outil de GDT de l’entreprise. « Nous sommes en face d’un véritable système de messagerie instantanée en 3D », estime Jean-Luc Brocard.
Quant au paiement, il ne se fait plus par achat de licence, mais en fonction de la quantité réelle d’informations traitée par l’application, avec un certain nombre de forfaits incluant des volumes et des services progressifs dont les prix devraient se situer entre 60 et 100 € par mois.
Au-delà des postes fixes, l’utilisateur peut aussi visualiser des fichiers JSON 3D sur des plates-formes mobiles tels les smartphones et les tablettes sous Android ou iOS. Pour cela, il télécharge gratuitement TFTPad et peut alors accéder et manipuler (rotation, zoom…) n’importe quel modèle en format JSON mis en ligne par ses partenaires et éventuellement le stocker en local.
On se plait alors à rêver de tout un écosystème ‘‘d’Apps’’ et de contributions d’une communauté proposant des services autour de ces visualisations pour obtenir des procédures de maintenance, des bibliothèques de pièces standard, etc.
A la semaine prochaine
Pour en savoir plus : http://www.tftlabs.com/
Jean-François Prevéraud, journaliste à Industrie & Technologies et l’Usine Nouvelle, suit depuis plus de 30 ans l’informatique industrielle et plus particulièrement les applications destinées au monde de la conception (CFAO, GDT, Calcul/Simulation, PLM…). Il a été à l’origine de la lettre bimensuelle Systèmes d’Informations Technologiques, qui a été intégrée à cette lettre Web hebdomadaire, dont il est maintenant le rédacteur en chef.