C’est non ! Ford ne donnera pas suite au projet de reprise de son usine de Blanquefort (Gironde). Le constructeur américain l’a annoncé jeudi 13 décembre, en début d’après-midi, via un communiqué dans lequel il détaille les raisons de ce refus. Ses dirigeants jugent que le plan présenté par le candidat à la reprise, le groupe Punch, "présente des risques significatifs", précisant qu’il ne le juge pas capable "d’offrir le niveau de sécurité et de protection" que Ford assure souhaiter pour ses salariés. Derrière ces justifications, le spectre de la reprise forcée par l’équipementier de ce même site, en 2011, après une transmission manquée, a forcément pesé lourd.
Les pouvoirs publics désavoués
C’est, évidemment, un coup très dur pour les 870 salariés, qui avaient approuvé à plusieurs reprises le projet de Punch, lequel assurait pouvoir conserver 400 d’entre eux. C’est aussi un désaveu pour les pouvoirs publics : Bordeaux métropole, la région Nouvelle-Aquitaine et le ministère de l’Économie avaient plusieurs fois mis la pression sur Ford. Ils jugeaient aussi le plan de reprise crédible, et souhaitaient que Punch puisse reprendre le site. Quelle sera leur attitude dans les semaines à venir ? Ils pourraient être tentés de mettre leurs menaces à exécution, et demander à Ford une partie des subsides débloqués pour l’aider à moderniser l’usine ces dernières années.
Des détails le 17 décembre
Ford Aquitaine Industries (FAI) annonce un plan social. "FAI a partagé avec son Comité d'entreprise une analyse préliminaire du business plan proposé et la détaillera au cours de la dernière réunion Florange planifiée le 17 décembre prochain, explique l'industriel dans son communiqué. L'arrêt de production sur le site est prévu fin Août 2019 et FAI s'est engagée à ne prononcer aucun départ contraint avant Septembre 2019. Cela permet aux salariés de FAI d'analyser leurs options tout en bénéficiant d'une sécurité financière."
FAI indique avoir "présenté un plan social complet qui comprend notamment un congé de reclassement d'une durée étendue à compter d'octobre 2019, un plan de cessation anticipée d'activité très favorable, un redéploiement chez GFT, ainsi que d'autres mesures destinées à aider les salariés à se tourner vers d'autres employeurs ou à poursuivre d'autres opportunités de carrière, qu’il s’agisse de créations d'entreprise ou de formations de reconversion".
13/12/2018 - 17h18 - barbolo Thierry
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