Plan de relance : La chimie verte fortement représentée
Le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance a publié une liste de 42 nouveaux projets retenus par le volet « Relocaliser » du plan de relance, portant ainsi à 351 le nombre de projets bénéficiaires. Au total, ces projets représentent 2,4 milliards d’euros d’investissements industriels, dont 639 M€ d’aides sont apportées par l’État. Pour ce volet du plan de relance, les investissements industriels s’élèvent à 323 M€, et ils sont soutenus à hauteur de 99 M€ par l’État. Sur la liste des lauréats, 13 projets concernent des entreprises de chimie renouvelables. Tour d’horizon des bénéficiaires de ce nouveau volet du plan France Relance.
Le premier projet concerne la société Cellulopack qui développe et produit des emballages alimentaires compostables et biodégradables en cellulose moulée. L’usine en activité à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) étant saturée, l’entreprise souhaite construire un second site industriel à Campsas, dans le même département. Ce projet permettrait la création de 30 emplois d’ici à trois ans.
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Un des acteurs majeurs des protéines hydrolysées de poissons, Copalis Industrie, veut augmenter sa capacité de production. Face à la demande croissante en hydrolysats issus de la valorisation des coproduits de poissons sur les marchés de l’alimentation animale, de la nutraceutique, de l’agroalimentaire, de la cosmétique et du bien-être, la société envisage la création de 12 emplois sur son site en augmentant de 15 % sa capacité de production dans les deux années à venir, puis de 30 % les trois années suivantes.
Le groupe coopératif des sucriers français, Tereos Sucre France, bénéficie de subventions pour deux projets. Le premier, Flex_Lillers 2, vise à augmenter de 25 % la capacité de stockage de sucre alimentaire du site de Lillers (Pas-de-Calais) et de 130 % sa capacité de production d’alcool surfin de haute qualité (de 36 300 m3/an à 82 500 m3/an). Cela devrait permettre à l’entreprise d’ajuster sa production en fonction de la demande du marché et de l’évolution des prix du sucre et de l’éthanol. Cela permettra également la création de six emplois directs et sept emplois indirects. Le second projet concerne l’usine de Chevrières (Oise). L’objectif est d’augmenter de 50 % la capacité de production de fibres prébiotiques à partir de sucre de betterave de cette usine unique en France.
La société Gelatines Weishardt, qui développe du collagène de poissons, souhaite implanter un nouvel atelier de mélange et de conditionnement sur son site de Graulhet (Tarn) pour l’instant dédié à la gélatine de porc. Ce projet permettrait de pérenniser ce site qui emploie 230 personnes, ainsi que de relocaliser une étape de production.
Végétal & Santé, qui fabrique des yaourts, crèmes hyper-protéinées et desserts végétaux, bénéficie du plan de relance pour la finalisation de la construction d’une usine. Cette unité sera dédiée à l’activité végétale de l’entreprise qui accueillera un outil pilote de R&D et permettra la création de huit emplois.
Plastella, entreprise de 20 personnes spécialisée dans l’emballage, notamment pour la vente à emporter, voit son projet « Pulpe française » sélectionné par le plan France Relance. Il a pour objectif l’acquisition de nouveaux outils pour la production d’emballages alimentaires en pulpe de cellulose.
La société Les Nouveaux fermiers travaille au développement de la filière végétale française pour la production de protéines végétales. L’objectif de cette société est de participer à l’autonomie protéique de la France en proposant de nouveaux substituts végétaux. Ce projet devrait aboutir à la création de 45 emplois.
Microphyt, dont le projet Scale a bénéficié d’une subvention du BBI JU pour la construction de son flagship , bénéficie du plan France Relance pour son projet Switch. L’objectif est la production à grande échelle d’ingrédients naturels pour la nutrition à partir de micro-algues cultivées en photobioréacteurs. Switch nécessite également la mise en place d’une plateforme d’extraction verte. Il devrait engendre la création de 60 emplois directs et de 190 emplois indirects.
Le spécialiste de la fermentation végétale, Biogroupe, bénéficiera de subventions pour la construction d’un nouveau site de R&D. Il souhaite développer de nouvelles formes de fermentations sur des bases végétales encore inexploitées, et ainsi mettre au point des produits innovants via la construction d’une banque fermentaire. Cela nécessitera la création de 20 emplois.
La société Biosynthis SARL a également été sélectionnée. Spécialisée dans la mise au point et la fabrication de bioalcanes et de squalanes ultra purifiés, utilisés comme alternatives végétales aux huiles de silicones, elle souhaite intégrer une nouvelle ligne de production sur son site de Dissay II (Vienne). Avec cette nouvelle ligne, la capacité de production du site serait de 1 500 tonnes par an grâce à un procédé « maison » d’hydrogénation en continu avec la production d’hydrogène vert.
La société Biointrant souhaite construire un pilote industriel dans ses locaux. Cette entreprise propose des biosolutions clés en mains pour le marché agricole. Elle développe des biosolutions microbiennes directement applicables dans les « itinéraires culturaux des agriculteurs » et s’inscrivent dans les contraintes économiques, sociétales et environnementales de l’agriculture moderne.
Le treizième lauréat est la société de biotechnologie Lipofabrik. Son activité est l’obtention, la purification, la caractérisation et la formulation de molécules naturelles actives de la famille des lipopeptides, issues de cultures bactériennes de Bacillus subtilis. Lipofabrik a pour objectif la montée en échelle de sa production avec l’ajout d’une ligne de fermentation industrielle. A terme, la société souhaite multiplier par 15 sa production de biostimulants et de produits de biocontrôle, ainsi que l’optimisation de l’efficacité de ses formulations.