Pierre Gattaz, porte-parole de l'industrie
A 50 ans, Pierre Gattaz a su depuis longtemps se faire un prénom. Le fils d’Yvon, qui fut patron des patrons sous François Mitterrand, prend la succession d’un autre Yvon. Il vient en effet d’être élu président du Groupe des fédérations industrielles (GFI). Son prédécesseur, Yvon Jacob, doit être nommé prochainement «ambassadeur de l’industrie» par le gouvernement.
«Nous avons tout pour plaire : des start-up, des PME, des entreprises de taille intermédiaire, des pôles d’excellence. Il faut juste qu’on y croie ! », lance le nouveau porte-parole de l’industrie.
Diplômé de l’Ecole supérieure des télécommunications de Bretagne et de l’université américaine George Washington (Washington D.C.), Pierre Gattaz a donné un nouvel élan à Radiall, le fabricant de connecteurs électroniques créé en 1952 par son père et son oncle. Il en est le président du directoire depuis 1994. Après avoir débuté chez Dassault Electronique, il devient directeur général de Fontaine Electronique, puis de Convergie, avant de rejoindre l’entreprise familiale en 1992.
Il la développe à l’international, l’oriente vers le secteur des télécommunications. Et subit de plein fouet la crise de 2001, avec une baisse de 40% de son chiffre d’affaires. «Cela m’a fait prendre conscience de la mondialisation de l’économie, explique-t-il aujourd’hui, et j’ai compris qu’un tsunami économique était toujours possible ». Pierre Gattaz parle de cet épisode sans amertume. Il en a tiré les enseignements et réorienté Radiall vers l’aéronautique. Cette épreuve a aussi influencé son parcours. « Les crises sont très difficiles à gérer pour les PME. C’est pour cette raison que je me suis intéressé à la cause collective. » C’est ainsi qu’il sera président du Gixel (Groupement des industries de l’interconnexion, des composants et des sousensembles électroniques) entre 1999 et 2003, puis de la Fien (Filière des industries électroniques et numériques) avant d’être élu président de la Fédération des industries électroniques, électriques et de communication (Fieec) en 2007. Il va y défendre ses idées avec fougue, jamais à court de formule. Mais quand il affirme, «si on ne fait rien, tout va fermer », ou «fabless = jobless », ce n’est pas sur le ton de la résignation, mais sur celui de l’offensive. «Il faut chasser en meute» est l’une de ses expressions favorites.
Pour la préparation des états généraux de l’industrie, Pierre Gattaz n’a pas ménagé sa peine. Président du groupe de travail «industrie des TIC», il a participé activement à l’élaboration d’une synthèse regroupant 61 propositions précises et chiffrées pour développer des marchés clés identifiés par la filière française : télésanté, systèmes électriques intelligents, sécurité numérique, transports décarbonnés, routes intelligentes, etc.
Le nouveau président du GFI n’a pas l’intention de réclamer un vaste plan de soutien. Il souhaite simplement que le gouvernement offre à l’industrie un terreau propice à sa compétitivité. En un mot, qu’il mette en oeuvre les états généraux de l’industrie.
Patrice Desmedt
Pierre Gattaz, porte-parole de l'industrie
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