[Photo Tech] L’impression 3D mobile de bâtiments
La vogue de l’impression 3D s’impose aussi dans le secteur du bâtiment. C’est avec une approche originale que les quatre associés de la start-up des Hauts-de-France Construction 3D s’est lancée dans l’aventure en août 2017 avec la première imprimante 3D mobile qui imprime in situ, se replie et quitte les lieux aussi vite qu’elle les a investis.
Mis à jour
27 septembre 2018
« Quand la plupart des systèmes de construction par impression 3D émergents utilisent des machines–ponts roulant, portiques…– qui englobent le bâtiment et impriment à l’intérieur d’elles-mêmes, nous avons fait le choix de faire l’inverse, c’est-à-dire de disposer notre machine à l’intérieur du bâtiment », expose Axel Théry, cogérant de la société Constructions 3D et ancien élève de Centrale Lille. Résultat, une machine polaire composée d’une base mécanique et d’un bras robotisé repliable offrant une zone d’impression de 140 m² sur 7,5 mètres de haut.
Et c’est bien ici que la solution prend toute sa valeur car l’ensemble du système tient dans un container d’environ 6 mètres déplaçable via les modes de transport classiques : camion, bateau ou avion. Un choix qui les démarque de la concurrence par une solution beaucoup plus compacte, légère et donc mobile et transportable : « En trois heures on s’installe, en trois heures on s’en va. Et en 24 heures d’impression, nous pouvons bâtir une structure de 100 m². Les fondations doivent être prêtes mais notre machine s’occupe de l’ensemble du gros œuvre et de toutes les structures verticales. Murs d’une habitation particulière, piscines, escaliers, mobilier urbain, abris-bus… Ce qui va limiter, c’est surtout l’imagination », résume Axel Théry.
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Imprimer ses locaux en 3D
C’est aussi sur la robustesse et la fiabilité que Constructions 3D a voulu mettre l’accent. Car l’ensemble de leur machine, composée de vérins et de pompes hydrauliques, est conçue pour travailler en extérieur quelles que soient les conditions climatiques. Quant au mortier technique extrudé par la buse située au-dessus du bras, il est propre à Constructions 3D et produit en collaboration avec un industriel français. « A moyen terme, lorsque les matériaux spécifiques et très techniques utilisés se seront démocratisés, on peut envisager de diviser par deux le coût du gros œuvre par rapport aux méthodes de construction traditionnelles. Même à l’état de prototype, la technique est déjà pertinente, à l’état de série, elle le sera d'autant plus », espère même le cofondateur.
Pour le moment, la jeune société propose ses prestations et commercialise d’ores-et-déjà son prototype au prix de 500 000 €. Mais c’est surtout sur la recherche de partenaires en vue d’une démonstration à grande échelle de leur technologie que Constructions 3D s’attelle. « Début 2019, nous débuterons l’impression de nos propres locaux de 800 m2 à Bruay sur Escaut dans le Valenciennois », annonce Axel Théry. Une première en Europe qui ne manquera pas de lancer définitivement la société dans le monde des grands du BTP.
Alexandra Pihen