Le syndicat des entreprises du médicament (Leem) présentait, mardi 31 janvier, ses vœux à la presse. Patrick Errard, son président, en a profité pour dresser un bilan mordant de l’année écoulée et faire un tour d’horizon des propositions des candidats en matière de santé.
"2016 a été l’année des rendez-vous manqués". En guise de préambule, le ton du discours de Patrick Errard, le président du Leem, est donné. Et la critique est acerbe. "Toutes les planètes étaient alignées. Mr Hollande avait défini la santé comme priorité stratégique. Mr Valls avait aussi martelé l’importance de l’investissement dans le secteur… Puis la lettre d’orientation ministérielle et le projet de loi de financement de la sécurité sociale sont venus tout contredire", s’est-il indigné. La mesure qui a cristallisé les tensions entre les industriels et le gouvernement ? L’article 98 du PLFSS, censé permettre à l’Etat de lever d’office le brevet d’un médicament pour des raisons de santé publique et de faire fabriquer des médicaments génériques, forcément moins chers. "C’est le 49-3 du médicament. Et s’il est dégainé, cela serait vécu comme une véritable déclaration de guerre", a averti Patrick Errard. "On se dressera immédiatement aux côtés de l’industriel qui serait injustement traité". Dans le rôle de l’industriel dont le Leem ne prononcera pas le nom, la biotech américaine Gilead, pris dans la tourmente au sujet de son traitement contre l’Hépatite C.
Patrick Errard s’est ensuite lancé dans un comparatif des programmes des candidats à l’élection présidentielle. Au sujet de François Fillon, le candidat des Républicains, il a loué sa volonté d’offrir "un meilleur accès à l’innovation". "Mais son programme est très axé sur une gestion comptable. Il faudrait se libérer un peu du carcan du PLFSS".
Quant à Benoît Hamon, le candidat du Parti socialiste, "il veut maintenir une protection sociale importante et soutenir l’innovation… C’est bien. Reste à nous dire comment maintenant". Patrick Errard s’est montré bien plus virulent lorsqu’il a été question de la licence d’office (le mécanisme permis par l’article 98 du PLFSS) : "si l’idée est de détruire l’attractivité de la France, c'est la bonne méthode !", a-t-il ironisé. "Le prix des médicaments est un vrai sujet sur lequel nous travaillons. Mais pas avec un pistolet sur la tempe".
Est ensuite arrivé le tour de Marine Le Pen. Là, le volubile patron du Leem, ne s’est pas étendu. "J’ai cherché dans ses propositions, vraiment… Si on bricole un peu, nous pourrions nous rejoindre autour de la thématique du Made in France mais c’est tout". Quant à la proposition avancée par la candidate du Front national de vendre des médicaments à l’unité, elle est balayée d’un revers de la main. "Cela n’a aucun sens".
Emmanuel Macron est peut-être la seul candidat à trouver grâce aux yeux du Leem. "Le seul à reprendre notre idée d’une stratégie pluriannuelle de santé et de financement", félicite Patrick Errard. "Il dit également que les industriels ne peuvent plus être la variable d’ajustement des dépenses de santé. Nous sommes bien d’accord !". Mais si le Leem n’émet pas de critique sur son programme, c’est surtout parce qu’à ce jour "il n’est pas vraiment défini", insiste Patrick Errard.
Enfin Jean-Luc Mélenchon aurait presque pu séduire les industriels du médicament avec la prévention et l’éducation à la santé dès le plus jeune âge… Pour le reste de ses propositions, le Leem et le candidat du Front de gauche ne trouveront pas de terrain d’entente. Quand il propose de créer un pôle public du médicament, Patrick Errard bondit : "cela existe déjà, Mr Mélenchon. Cela s’appelle la Haute Autorité de Santé (HAS)".
Malgré ces nombreuses divergences, le Leem a exprimé sa volonté de conclure avec le prochain gouvernement un contrat de mandature dans lequel les deux parties s’engageraient réciproquement. Il comprendrait trois axes : l’accès de tous aux meilleurs soins, la mise en place d’une régulation attractive et retrouver l’efficacité et la cohérence du modèle français.
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