Antonio Tajani, le commissaire européen à l’industrie, a présenté un plan acier pour améliorer la compétitivité de la sidérurgie européenne. Cinq lignes directrices le gouvernent, dont le renforcement de la politique du commerce extérieur de l’Union européenne et la volonté de maîtriser les coûts de l’énergie.
La Commission européenne veut sauver l’industrie sidérurgique européenne. Elle a adopté, le 11 juin 2013 à Strasbourg, un plan d’action pour le secteur de l’acier, dont l’objectif est de restaurer la compétitivité d’un secteur en grande difficulté.
"L’objectif que nous nous sommes fixés, c’est qu’en 2020, 20 % du PIB de l’Union européenne proviennent de l’économie réelle, à savoir l’industrie et les PME", a annoncé, le 12 juin 2013, Antonio Tajani, le vice-président de la Commission européenne et le commissaire en charge de l’industrie, en présence d’Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif. Le plan Acier fait partie de cette stratégie, au même titre que celui pour l’industrie automobile (CARS 2020) et celui pour le bâtiment durable.
source
Ce nouveau plan fait écho aux propos tenus par Lakshmi Mittal, le président d’ArcelorMittal, au début du mois de mai. Il demandait à l’Union européenne de baisser le coût de l’énergie, le coût du travail, et de prendre des mesures contre l’importation d’acier chinois, seuls moyens pour retrouver la rentabilité des sites européens.
Une réponse à ArcelorMittal
"J’ai demandé à M. Mittal d’attendre la présentation du plan d’action avant de prendre une décision de restructuration", a déclaré Antonio Tajani, en rappelant qu’ArcelorMittal s’était avoué satisfait du plan dans un communiqué.
Le plan d’action de la Commission européenne n’énonce toutefois pas de mesures concrètes. Cinq lignes directrices sont proposées, qui seront mises en œuvre progressivement soit par la Commission, soit par les Etats membres.
Le plan acier prévoit ainsi d’améliorer le cadre réglementaire, de promouvoir des mesures pour la formation, de soutenir la demande d’acier par la mise en œuvre des plans automobile et BTP déjà présentés par l’Union européenne, de préserver les conditions de concurrence avec les pays tiers, et de garantir des coûts énergétiques abordables.
Le gouvernement français pour des mesures de protection plus fortes
Les deux dernières mesures sont certainement les plus fortes du plan. Pour renforcer la protection de la production européenne, l’Union européenne prévoit ainsi d’augmenter les actions contre les pratiques commerciales déloyales. En ce qui concerne le prix de l’énergie, elle entend favoriser l’innovation ou encore mettre en place des mesures permettant la comparabilité au niveau mondial des normes sur les émissions de gaz à effet de serre.
"Quand M. Mittal, avec qui beaucoup de gouvernement européen ont eu maille à partir, déclare vouloir des mesures de protection contre l’acier produit avec des mesures de dumping, pour une fois je suis d’accord avec lui", a lancé Arnaud Montebourg, qui a salué le plan d’action acier. Il souhaiterait néanmoins que la stratégie de protection commerciale de l’Union européenne soit plus offensive, à la manière de celle des Etats-Unis. "Les Etats-Unis sanctionnent et discutent après, le gouvernement français préfère cette méthode", estime-t-il.
Sur le prix de l’énergie, le ministre du redressement productif relance l’idée d’une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne pour les aciers provenant de pays ne respectant pas les mêmes normes environnementales que les pays européens. Il préconise par ailleurs la possibilité pour les Etats membres d’aider les industries électrointensives.
La mise en œuvre du plan acier devrait être revue dans un an par la Commission européenne pour en évaluer l’efficacité.
Arnaud Dumas
Recevez directement leurs décryptages et analyses dans votre boîte mail:
Votre demande d’inscription a bien été prise en compte.
L'inscription aux newsletters vaut acceptation des Conditions Générales d'Utilisation. Lire la suite
Votre email est traité par notre titre de presse qui selon le titre appartient, à une des sociétés suivantes du : Groupe Moniteur Nanterre B 403 080 823, IPD Nanterre 490 727 633, Groupe Industrie Service Info (GISI) Nanterre 442 233 417. Cette société ou toutes sociétés du Groupe Infopro Digital pourront l'utiliser afin de vous proposer pour leur compte ou celui de leurs clients, des produits et/ou services utiles à vos activités professionnelles. Pour exercer vos droits, vous y opposer ou pour en savoir plus : Charte des données personnelles.
Formation
Manager de l'environnement de travail
Paris - 16 mars 2021
Services Généraux
Maîtriser les aspects de sécurité au travail de votre fonction
Trophée
TROPHÉES DES USINES 2021
Live et replay - 27 mai 2021
Gestion industrielle et Production
Déposez votre dossier avant le 5 février pour concourir aux trophées des usines 2021
Conférence
MATINÉE INDUSTRIE DU FUTUR
Live et replay - 27 mai 2021
Gestion industrielle et Production
Comment rebondir après la crise 2020 et créer des opportunités pour vos usines