Le pétrole suspendu aux discussions de l'Opep, qui se prolongent
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires du groupe Opep+, dont la Russie, tergiversent sur la prolongation des restrictions de production de pétrole au-delà de la fin de l'année 2020. La décision, prévue le mardi 1er décembre, a été repoussée au jeudi 3 décembre.
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\ 12h26
Mis à jour 01 Déc. 2020
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01 décembre 2020
Les cours du pétrole étaient hésitants, le 1er décembre, dans l'attente de l'issue des discussions entre les pays de l'Opep et leurs alliés, qui ont repoussé à jeudi 3 décembre la réunion officielle chargée de définir leur stratégie de production pour le début 2021.
L'Opep+, groupe informel qui réunit l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, dont la Russie, devait initialement choisir ce 1er décembre entre une prolongation des mesures d'encadrement de leurs pompages à partir du 1er janvier et une augmentation progressive de l'offre. Mais la réunion censée trancher a été reportée de deux jours, les discussions préliminaires entre grands producteurs n'ayant pas permis d'aboutir à un consensus.
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Entre deuxième vague et promesses de vaccin
L'Opep+ prévoyait initialement d'augmenter sa production globale de deux millions de barils par jour (bpj) dès le mois prochain, mais la deuxième vague de la pandémie de coronavirus et les interrogations sur la conjoncture économique ont remis en cause ce scénario, qui pourrait amplifier le déséquilibre entre l'offre et la demande et gonfler un peu plus les stocks. Ce qui ferait immanquablement baisser les cours. Un statu quo prolongerait les réductions de production de 7,7 millions de bpj en vigueur aujourd'hui, équivalentes à environ 8% de la demande mondiale.
"Le groupe doit prolonger l'accord pour faire en sorte que le marché continue de réduire les stocks au premier trimestre de l'an prochain", estime ING Economics dans une note. "Le développement de vaccins ne devrait pas modifier de manière significative les perspectives de la demande pour les prochains mois."
Le prix du baril de Brent était pratiquement stable à 47,87 dollars vers 11h00 GMT après avoir oscillé entre hausse et baisse. Au même moment, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) se traitait à 45,29 dollars (-0,11%). L'un et l'autre ont progressé de 27% en novembre.
Avis divergents sur des engagements pénalisants en cas de rebond de la demande
L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, est favorable à une prolongation des plafonds actuels de production, précisent plusieurs sources.
Côté russe, le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, a relativisé les divergences entre la Russie et l'Opep mais il a précisé que le président Vladimir Poutine n'avait pas prévu de s'entretenir avec des dirigeants saoudiens avant la réunion de l'Opep+.
Parmi les autres membres du groupe, l'Algérie, par la voix de son ministre de l'Energie, a exprimé son optimisme mardi sur la capacité des négociateurs à aboutir à "un consensus adapté à la demande de pétrole et au marché".
(Avec Reuters, par Shadia Nasralla avec Rania El Gamal, Ahmad Ghaddar, Olesya Astakhova et Lamine Chikhi, version française Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)