L'Opep+ prolonge ses quotas de production de pétrole en raison d'une demande incertaine
Le marché s'attendait à des tensions fortes entre la Russie et l'Arabie saoudite. L'Opep et ses alliés ont finalement trouvé assez rapidement un consensus, le 4 mars, sur une prolongation des restrictions dans la production de pétrole. Seuls la Russie et le Kazakhstan rehaussent légèrement leur production, pour répondre à leur demande intérieure.
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\ 19h01
Mis à jour 05 Mars 2021
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05 mars 2021
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, réunis au sein du groupe Opep+, sont convenus le 4 mars lors du réexamen mensuel de leurs quotas de production de pétrole de prolonger d'un mois la réduction actuelle, accordant néanmoins des exemptions à la Russie et au Kazakhstan, après avoir acté que la reprise de la demande était encore fragile malgré une récente hausse des cours. L'Arabie saoudite, chef de file de l'Opep, a annoncé qu'elle prolongeait jusqu'en avril la limitation volontaire de sa production de pétrole d'un million de barils par jour (bpj) et déciderait dans les mois à venir de l'opportunité de relever progressivement son offre.
Sur les marchés, les cours du pétrole ont accéléré leur progression à ces annonces, le Brent gagnant jusqu'à 5,74% à 67,75 dollars le baril, un plus haut depuis janvier 2020.
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Des exemptions pour répondre à la demande russe, pas plus de pétrole sur le marché international
Avant la réunion du 4 mars, il était attendu que l'Opep+ reconduise en avril sa réduction de 500 000 bpj de sa production. D'après les termes de l'accord, la Russie est autorisée à augmenter son offre de 130 000 bpj en avril et le Kazakhstan de 20 000 bpj supplémentaires pour répondre à leurs besoins intérieurs. "Tout le monde (hormis ces deux pays) va maintenir une limitation", a déclaré le ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdoulaziz ben Salman, lors d'une conférence de presse. Le ministre saoudien et son homologue russe, Alexandre Novak, avaient auparavant exhorté les membres de l'Opep+ à faire preuve de prudence car la reprise de la demande reste fragile en raison de la crise sanitaire.
La Russie a toutefois insisté pour accroître sa production dans le but d'éviter une nouvelle flambée des prix et face à la production américaine de pétrole de schiste. En février dernier, elle n'est pas parvenue à augmenter sa production, malgré le feu vert du cartel, en raison de conditions climatiques particulièrement rudes. Alexandre Novak a déclaré que la Russie avait besoin de relever son offre pour répondre à la reprise de la demande intérieure.
Avec Reuters (Rania El Gamal à Dubai, Ahmad Ghaddar et Alex Lawler à London, Olesya Astakhova et Vladimir Soldatkin à Moscou, version française Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey)