Petite histoire de la voiture low-cost
Le leader mondial des trois roues et le deuxième fabricant de motos au monde vient en effet de dévoiler son automobile destinée aux populations indiennes les plus modestes. Cette nouvelle venue dans le monde du "bas cout" pourrait laisser penser que toute la planète automobile a fait de ce segment son nouveau graal. Mais il n'en est rien.
La voiture low-cost, c'est tout le contraire même : une quête que les constructeurs poursuivent depuis leurs premiers tours de roue. Ford et son modèle T en 1908, Fiat et sa 500 (la Topolino) en 1936, Volkswagen et sa Coccinelle en 1938, Citroën et sa très petite voiture plus connue sous le nom de 2CV en 1948, Renault et sa 4L en 1961...
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De tout temps, les industriels ont tenté de mettre au point des voitures populaires, des automobiles de masse que le plus modeste des ouvriers ou des paysans pourrait acquérir. De la Logan à la 2CV, leur principal point commun réside dans leur cahier des charges simplissime.
Celui de la 2CV, par exemple, tenait en une phrase : "quatre roues sous un parapluie capable de traverser un champ sans casser d'œufs". Celui de la Cox également. Hitler imposa à Ferdinand Porsche de concevoir une voiture à moins de 1000 reichsmarks. 60 ans plus tard, Renault puis Tata utiliseront la même contrainte pour demander à leurs ingénieurs de mettre au point la Logan (la voiture à 5000 euros) ou la Nano (la voiture à 100 000 roupies).
Autre similitude autour de ces projets : leur caractère innovant. Contrairement aux idées reçues, de la Ford T à la Logan, ces véhicules ne réutilisent pas ou très peu de composants sur étagère. Compte tenu de leur contrainte en termes de coût, ces voitures obligent à repenser l'architecture ou à mettre au point de nouvelles technologies.
Ferdinand Porsche inventa un moteur 4 cylindres, léger etrefroidi par air, pour permettre à la Coccinelle de ne consommer que 8 litres aux 100 km. Pour la 2CV, Pierre-Jules Boulanger, le patron de Citroën, recruta des ingénieurs issus du monde aéronautique pour travailler sur la légèreté et les matériaux. La Ford T, elle, a exigé le développement de nouvelles méthodes d'organisation industrielle (segmentation des taches, standardisation, travail à la chaine...).
Des principes qui sont aujourd'hui mis en œuvre dans toutes les usines du monde. Avec l'arrivée de la Bajaj RE60, une dernière question se pose : quelle bonne pratique, la dernière-née de la famille low-cost, laissera-t-elle en héritage ?
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