Pernod Ricard : une nouvelle ère s’ouvre
Le groupe vient de confier la présidence à Danièle Ricard, la soeur de Patrick Ricard. Une transition en attendant qu’Alexandre Ricard ne soit prêt à prendre les commandes du groupe en 2015.
1932. Paul Ricard, fils d’un marchand de vin, se lance dans l’anisette. Il proposer aux bistrotiers marseillais un produit déjà prêt qu’ils n’auraient plus qu’à diluer avec de l’eau. Le produit connaîtra le succès que l’on sait. Homme de marketing, Paul Ricard est surtout un dirigeant extrêmement avisé. En 1975, avant de passer la main, il a le sens stratégique d’enterrer la hache de guerre avec son ennemi de toujours, le groupe Pernod, et lui propose de fusionner leurs activités afin de se lancer à la conquête de l’international. Bien avant la majorité des industriels français.
1978, contre toute attente, Patrick Ricard, accède à la tête du groupe. Formé à l’école du terrain, Patrick fera preuve du même sens stratégique. D’abord il saura s’entourer. Puis marcher dans les pas de son père en lançant le groupe à l’international, tout en s’écartant de la vision paternelle en comprenant que Pernod-Ricard ne conquerrait pas le monde avec le seul pastis. Patrick Ricard comprend qu’il faut se spécialiser dans les spiritueux et disposer d’une large gamme d’alcools. D’où la frénésie d’acquisitions depuis 1980 : Seagram, Allied Domecq, Absolut. Quatre-vingt ans après l’invention de la célèbre anisette, Pernod Ricard est un géant de 7 milliards de chiffre d’affaires.
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Base 100 en 2015
Une nouvelle page à écrire
Avec la mort de Patrick Ricard, survenue à la fin du mois d’août, une page se tourne pour le groupe. Le français est à la lutte avec le britannique Diageo pour la place de numéro un mondial des spiritueux. C’est dans les pays émergents, et notamment sur le marché asiatique que se jouera cette bataille. En particulier sur le gigantesque marché chinois, à 99 % trusté par le baïjiu, cet alcool local à base de sorgho. Pernod Ricard va devoir convertir le consommateur chinois aux alcools "occidentaux".
Mais le changement stratégique majeur qui attend Pernod Ricard, c’est un changement de modèle de croissance. Jusqu’ici, le groupe a beaucoup usé des opérations de rachats. Cette période est probablement révolue. A part une marque de téquila, il ne manque aucun grand alcool dans le portefeuille du numéro deux des spiritueux. C’est désormais sur la croissance interne que le groupe doit miser. En la matière, le savoir-faire des équipes marketing pour "premiumiser" les marques est un sérieux atout.
Patrick Ricard souhaitait qu’un Ricard prenne sa succession. Tous les regards sont désormais tournés vers Alexandre Ricard, neveu de Patrick, promu il y a quelques mois directeur général adjoint du groupe, en charge des réseaux de distribution. Il devra faire preuve d’autant de sens stratégique que ses deux prédécesseurs.
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