Pénurie de polypropylène : le secteur médical inquiet
Notamment confrontés à de nombreux cas de Force majeure, les transformateurs peinent à répondre à la demande du secteur médial, mais la situation est inquiétante sur tous les fronts.
A chaque risque de pénurie, la même prise de conscience. Dans bien des domaines, le plastique, même à usage unique, est indispensable. L’Assistance publique des hôpitaux de Paris vient de mettre en garde : cônes de pipettes en polypropylène (PP) et plaques percées nécessaires aux tests PCR risquent de manquer.
De même, dès le 17 février, le ministre de la Santé était interpellé à l’Assemblée Nationale sur une pénurie de kits de séquençage des variants du coronavirus. « Un vrai problème de fond (...), reconnaissait Olivier Véran. Nous disposons de deux semaines de stock dans le secteur public, de deux mois dans le secteur privé.
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La direction générale des entreprises, la DGE, est mobilisée depuis des semaines pour lancer la production, en impression 3D, au sein d’entreprises françaises et passer des commandes à l’étranger de ces précieux cônes dont nous avons effectivement besoin. » D’autres matériaux comme l’acier font également l’objet de pénuries. Tandis que, pour le PP, d’autres secteurs, comme par exemple celui du matériel de bricolage et de jardinage, sont aussi touchés.
Conséquences croisées de multiples déclarations de Force majeure, de cycles de maintenance décalés du fait de la pandémie notamment, de la demande chinoise dont l’industrie a rapidement redémarré, ou encore de la vague de froid aux États-Unis, pénuries pour de nombreuses résines, hausses des prix, retards de livraisons voire annulations de commandes handicapent le tissu de PME dont est principalement composée la filière plasturgie.
Polyvia avait donné l’alerte en interpellant la Direction générale des entreprises (DGE) de Bercy dès le 22 décembre 2020, puis publiquement à plusieurs reprises en janvier , rappelant, qu’à l’inverse du transformateur, le fournisseur de matière invoquant la Force majeure ne supporte aucune conséquence.
Le spectre de la précédente crise de 2015 resurgit. Et aujourd’hui, ce ne sont pas uniquement les polyoléfines et le PS qui sont touchés, mais aussi des polymères plus techniques comme l’acrylonitrile, les phénols, le butadiène et les BPA. En janvier, les augmentations de prix ont ainsi oscillé entre 5 % et 25 %.
Pour les polyoléfines, note-t-on chez Polyvia, « des hausses de 200 euros/tonne ont pu être passées sur certains grades PE dès la première semaine de janvier, contre 140 euros/tonne pour certains grades PP ». Prix à la hausse, retards, ruptures, les répercussions commencent à se faire sentir, avec du recours au chômage partiel et des arrêts de chaînes de production.
Image par Fernando Zhiminaicela de Pixabay