Pékin souffle le chaud et le froid sur le dossier textile
Ces taxes, qui avaient déjà été relevées lors de la suppression du système des quotas, le 1er janvier dernier, seront portées de 3 % à 5 % pour les catégories de produits les plus touchées, à compter du 1er juin prochain.
Cette initiative inattendue pourrait en définitive s'avérer habile de la part de Pékin. En choisissant lui même les catégories de produits dont il souhaite réguler les exportations, le gouvernement chinois anticipe sur les mesures de sauvegarde que s'apprête à prendre la commission européenne.
Par la voix de Peter Mandelson, son représentant au Commerce, la Commission vient en effet de demander officiellement à la Chine de prendre des mesures afin de limiter les exportations de tee-shirt et de fil de lin. Tout en se déclarant prête à élargir cette requête à d'autres catégories de produits plus sensibles.
Or, Peter Mandelson vient de perdre l'avantage de la menace. En faisant preuve de bonne volonté et en décidant, aujourd'hui, sur quels produits porteront ces limitations, Pékin évite d'être contraint, demain, d'avoir à prendre des mesures beaucoup plus radicales. Comme par exemple de réévaluer le Yuan, une initiative dont les conséquences seraient autrement plus dommageables pour l'industrie chinoise.
Yves Dougin