Pegasus: La France inquiète de faits présumés "d'une très grande gravité"
La France considère que les récentes allégations d'espionnage, via le logiciel Pegasus développé par la société israélienne NSO Group, sont d'"une très grande gravité" si elles sont avérées, a déclaré le 20 juillet le Premier ministre Jean Castex à l'Assemblée nationale.
D'après des enquêtes publiées dimanche dans différents médias, le logiciel Pegasus a été utilisé par plusieurs pays à travers le monde pour des tentatives de piratage - dont certaines ont réussi - de smartphones appartenant à des responsables gouvernementaux, des journalistes et des défenseurs des droits de l'homme.
"Nous avons ordonné des investigations sur leur matérialité, investigations qui n'ont pas abouti. Il ne m'est pas possible de m'exprimer à ce stade devant la représentation nationale", a dit Jean Castex lors de la séance des questions au gouvernement. "Les faits (...) s'ils sont avérés sont effectivement d'une très grande gravité", a-t-il souligné.
Le parquet de Paris a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête à la suite de plaintes de Mediapart et de deux de ses journalistes liées aux révélations sur l'utilisation de ce logiciel espion israélien. Selon des informations du quotidien français Le Monde, Pegasus aurait été utilisé par un service marocain pour espionner certains journalistes du site d'informations Mediapart et de l'hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné. Le gouvernement marocain a officiellement rejeté ce qu'il a décrit comme "des allégations infondées et mensongères".
Avec Reuters (Jean-Stéphane Brosse et Bertrand Boucey, édité par Sophie Louet)