PCAS collabore avec Michelin dans la valorisation des pneus usagés
Supprimer les ponts sulfure par la biotechnologie
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Aujourd’hui, l’essentiel des pneus usagés sont brûlés car ils sont trop difficiles à valoriser. Le programme prévoit d’investiguer deux voies innovantes de valorisation à travers deux sous-programmes. Le premier, TREC Régénération, va impliquer SDTech, Protéus et Michelin. « C’est la vulcanisation qui donne au caoutchouc ses propriétés mécaniques exceptionnelles, grâce à la formation d’un réseau tridimensionnel de ponts sulfure qui structure le matériau », explique Juliette Martin, directrice générale de Protéus, société de biotechnologie spécialisée dans la création, le développement et la mise en œuvre de procédés industriels utilisant des enzymes et des souches microbiennes. « C’est pourquoi l’objectif de TREC Régénération est de développer un procédé biologique qui permette de détruire ces ponts sulfure pour mieux réutiliser le caoutchouc dans la fabrication de nouveaux pneus ». En amont de ce traitement biologique, interviendra la société SD-Tech qui est spécialisée dans le domaine de l’analyse et du traitement à façon des poudres fines et ultrafines. A charge pour elle de transformer les pneus usagés en poudres qui seront traitées par le procédé biotechnologique de dévulcanisation. Le résultat de ces deux étapes conduira à l’obtention d’une « micropoudrette » régénérée qui pourra être utilisée comme matière première dans la fabrication de pneus neufs performants.
Produire de l'éthanol à partir de pneus usagés
Le second programme baptisé TREC Alcool va engager Michelin, le CEA et toujours la société Protéus. Cette fois, l’idée est de réaliser une opération de gazéification des pneumatiques usagés pour obtenir un syngaz (CO+H2). Cette opération sera prise en charge par le CEA. De son côté, Protéus travaillera sur un procédé de conversion de ce syngaz en éthanol par fermentation. Cet éthanol pourra ensuite être utilisé par le programme BioButterfly pour la production de butadiène biosourcé, en complément des alcools issus de biomasses telles que sucres, bois, résidus agricoles… Et Protéus ne partira pas de zéro. « Nous avons déjà réalisé tout un travail préparatoire qui nous a déjà permis d’identifier quelques souches candidates » explique Juliette Martin. « Nous sommes très heureux de pouvoir mettre la puissance industrielle des micro-organismes de notre collection, et celle des enzymes et des bioprocédés que Protéus développe, au service de la stratégie de Michelin pour une mobilité durable » a ajouté Juliette Martin dont la maison mère, PCAS, n’en est pas à sa première participation à un programme Investissement d’Avenir. Elle s’est largement investie dans l’ITE Pivert, basé à Compiègne, visant à développer une nouvelle chimie sur base oléagineuse.
Avec les prévisions de croissance du marché mondial du pneumatique, la demande en matières premières va considérablement augmenter dans les décennies à venir. La mise en place de nouvelles voies de valorisation des pneumatiques usagés devient particulièrement opportune. « La stratégie d’innovation du groupe Michelin est de toujours faire le meilleur usage possible de la matière première. Le projet TREC est une parfaite illustration de ceci et nous permettra de faire des pneus neufs performants en intégrant des matières premières de qualité issues de pneus usagés, grâce aux expertises du CEA, de Protéus et SDTech», a déclaré Terry Gettys, directeur de la R&D du groupe Michelin.